L'espace est presque méconnaissable. Il y a encore quelques mois, cette zone située juste après le pont Francisco au quartier Bô Kannal abritait le garage des bus Mozaïk. Après le déménagement de la société au quartier la Trompeuse, la ville de Fort-de-France lance un projet d'envergure sur près de deux kilomètres entre Bô Kannal et la Pointe des Nègres en passant par Texaco.
Des travaux sont en cours après le départ des bus, qu'est-ce que la ville souhaite faire de cet espace ?
Ce lieu était temporairement occupé par la CFTU depuis quelques années. Au départ de la société, le maire et les élus ont souhaité faire le point avec les associations de quartier et construire un projet innovant en lien avec les associations de Bô Kannal, Texaco et Pointe des Nègres. Il y aura plusieurs aménagements prévus, notamment une piste piétonne qui permettra de partir de Bô Kannal pour aller à la Pointe des Nègres. Le terrain de pétanque devrait changer de lieu.
Est-ce qu'un parking va être créé sur cet emplacement ?
Le lycée Schoelcher revenant à Bô Kannal, la question du stationnement s'est posée. Il n'y avait pas assez de place pour tout le personnel. Il y a eu une rencontre entre la CTM et la ville pour que l'on puisse se mettre d'accord et accepter une mise à disposition d'un espace. Nous avons vu les collectifs de quartier pour que nous puissions valider ensemble le nombre de places que nous mettons à disposition. Ce sont les travaux que l'on voit en ce moment. Il y a une soixantaine de places prévues pour le lycée Schoelcher.
Parallèlement à cela, sur ce même espace, il y a des travaux de dépollution. Lorsque la CFTU était là, il y avait un bac à essence pour le réapprovisionnement donc nous avons souhaité dépolluer tout l'espace.
C'est un projet que nous mettons en place avec les associations de quartier et les habitants. Il n'y a pas de société privée, comme je l'ai entendu, qui construira un parking à destination des personnes qui veulent aller en ville. Ce ne sera pas le cas.
Les travaux ressemblent à un parking, mais il n'y a que des places qui ont été temporairement, nous partons sur 2 à 3 ans, accordées pour le lycée Schoelcher. Après, nous allons récupérer cet espace-là pour continuer le projet.
Il s'agit d'un projet d'envergure sur près de deux kilomètres. Qu'allons-nous y retrouver ?
Il y a quatre sites. La partie Bô Kannal, ex-CFTU, il y a la partie pyramide à côté sur laquelle nous n'avons pas encore commencé les aménagements. Il y a une partie Texaco qui donne sur le bord de mer, une partie Pointe de la vierge qui donne sur la Pointe des Nègres. Nous travaillons sur ces quatre espaces identifiés avec les associations et les projets se feront au fur et à mesure des financements. La ville ne sera pas seule sur ce dispositif. Nous aurons un budget, mais également un certain nombre de partenaires que nous sollicitons pour nous accompagner.
Il s'agira de projets innovants pour les citoyens. Nous avons un musée du carnaval qui devrait voir le jour à Bô Kannal sur la partie ex-espace CFTU. Sur la partie pyramide, il y aura notamment un espace pour le danmyié qui est prévu là. Des roulottes et foodtruck pour la partie restauration. Tout n'est pas encore finalisé. À Texaco, il y aura une partie jardin partagé avec un marché bio.
Nous souhaitons que le projet se fasse sur les quatre sites et que l'on n'est pas les mêmes infrastructures sur plusieurs sites. S'il y a un terrain de foot, il y en aura un aux normes pour les quatre sites. Nous n'allons pas dupliquer les activités sur tous les sites. Nous souhaitons un espace qui soit cohérent et qui permet à tout citoyen de pouvoir se déplacer sur tout le littoral et d'y trouver un certain nombre d'activités.
Nous sommes sur du court, moyen et long terme. Nous avons prévu un budget annuel sur 5 à 6 ans.
Comment se déroule ces consultations avec les associations et collectif d'habitants ?
Nous "co-construisons". Nous travaillons ensemble, puis c'est la ville qui prend la décision de faire ou ne pas faire. Nous souhaitons faire un projet innovant et associatif alliant sport, culture, restauration, apprentissage, solidarité et insertion. La consultation demande plus de temps, beaucoup de réunion et que les acteurs puissent être disponibles. Il faut que les associations puissent, elles aussi, travailler et soient disponibles pour valider un certain nombre de prérequis.
Parfois, il y a des désaccords, y compris au sein même des associations, sur des priorisations. Mais c'est la méthode que nous avons choisie et nous sommes conscients que tout cela ne se fait pas facilement. Il faut du temps et que tout un chacun puisse réfléchir et comprendre la méthodologie que nous avons mis en œuvre. Si nous sommes dans la concertation et la co-construction, cela ne peut pas être une seule association qui donne son point de vue sans que l'on consulte les autres. Cela prend plus de temps pour consulter.