Cancer du sein : l’accent est mis en Martinique sur le dépistage en ce mois d’Octobre Rose

Illustration sur Octobre rose
"Octobre Rose" symbolisé par un ruban rose, fête cette année son 31e anniversaire. À cette occasion, l'accent est mis une fois de plus sur le dépistage à travers la campagne d'information et de sensibilisation laquelle se déroule durant tout ce mois d'octobre, avec cette recommandation en guise de slogan : "à partir de 50 ans, faites-vous dépister tous les deux ans : vous vous en remercierez". En Martinique, près de 250 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, selon l’ARS (l’Agence Régionale de Santé).

L’État rappelle que le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes en France et constitue chez elles "la principale cause de mortalité".

L'Institut National du Cancer (INCa) estime que 80 % des cancers du sein surviennent après l'âge de 50 ans. C'est à partir de cet âge que l'INCa préconise d'effectuer un dépistage régulier, le plus efficace afin d'augmenter les chances de guérison en cas de maladie. Détectée à un stade précoce, la maladie nécessite, en général, des traitements moins lourds et moins agressifs.

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"Près de 250 cas par an en Martinique"

En 2023, l’ARS (l’Agence Régionale de Santé) estimait à près de 250, le nombre de cas diagnostiqués chaque année.

En Martinique, avec près de 250 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme (33% de l’ensemble des cancers). C’est aussi la première cause de mortalité par cancer, avec près de 60 décès par an. Pourtant, s’il est détecté tôt, le cancer du sein est guéri dans 9 cas sur 10.

L’ARS de Martinique

Nathalie Chillan, est l’une des référentes en lutte contre la maladie dans l’île. Ayant elle-même été touchée en septembre 2013 avant de subir une double ablation des seins, la présidente de l’association "Ma Tété" incite les femmes à dépasser leurs craintes, afin de se faire dépister à la moindre alerte.

"La plupart des femmes préfèrent ne pas savoir"

Les femmes hésitent encore à se faire dépister parce qu'elles ont peur du parcours de soins. On ne va pas se mentir, c'est un parcours qui est long, qui est difficile et avant même de penser au fait que dans 9 cas sur 10 on peut guérir, on va penser à la chimiothérapie, à la radiothérapie. On va penser au fait qu'on va peut-être avoir aussi des problèmes financiers parce qu'on va devoir peut-être s'arrêter de travailler (…), et donc la plupart des femmes que l'on rencontre préfèrent ne pas savoir. Mais "ignorer" le fait d'être malade, va aggraver son sort, si on ne prend pas à temps la pathologie.

Nathalie Chillan

(au micro de Grégory Gabourg)

Les signes à observer en guise de prévention contre le cancer du sein.

Depuis 7 ans, Alexandra Harnais a fondé "Amazone", l’autre association locale qui mène également le combat contre la tumeur du sein et tous les autres types cancers. Victime elle aussi il y a 10 ans, elle met son énergie au service des femmes désarçonnées et recommande l’autopalpation, afin de détecter les premiers signes avant-coureurs.

"Le dépistage est fondamental"

Quand on parle du dépistage du cancer du sein, il ne faut pas oublier qu'on parle aussi des hommes (…) pour 1% d’entre eux. Ce petit geste [l’autopalpation] qu'on fait parfois à la douche ou peut-être sans y passer avant d'aller se coucher est important… Ça sauve parfois des vies. C'est ce qui m'a permis il y a 10 ans de me rendre compte qu'il y avait une grosseur anormale et d'être dépistée et prise en charge à temps. Donc on le répète chaque année, palpez-vous et si vous avez un doute allez voir votre médecin.

Alexandra Harnais

(interrogée par Pédro Monnerville)

"Le pronostic du cancer du sein est plutôt favorable" d’après l’ARS. En comparaison avec d’autres cancers, "les chances de survivre à un cancer du sein sont élevées", bien que le pronostic dépende du stade d’évolution de la maladie au moment du diagnostic.

Le cancer du sein peut être évité avec de bonnes habitudes de vie (exercice physique, saine alimentation comprenant suffisamment de légumes et de fruits, arrêt du tabac, consommation d’alcool modérée, etc.), l’évitement des traitements hormonaux substitutifs, la protection contre les rayonnements solaires et ionisants ainsi que le maintien d’un poids santé.

L’Agence Régionale de Santé en Martinique