Candidature de la Martinique au patrimoine mondial de l'UNESCO : comment ça va se passer ?

Les pitons du nord de la Martinique inscrits au patrimone mondial de l'UNSECO
La candidature des volcans et forêt de la Montagne Pelée et des Pitons du nord de la Martinique sera examinée par le jury de l'Unesco dimanche 17 septembre à Riyad en Arabie saoudite. Le dossier Martiniquais est le seul présenté par la France. Il devra convaincre les 21 membres du comité du patrimoine mondial qui décideront de la recevabilité de la candidature martiniquaise.

Le 45e comité du patrimoine mondial de l'Unesco se réunit durant 15 jours (10 au 25 septembre) pour statuer sur une cinquantaine de demandes. Celle de la Martinique pour l'inscription des volcans et forêt de la Montagne Pelée et des Pitons du nord sera la 4e à l'ordre du jour.

Certaines demandes concernent l'inscription de biens naturels (comme ceux de Martinique) et d'autres de biens culturels.

Selon les premières informations dont disposent les porteurs du projet martiniquais, il y a beaucoup plus de candidatures pour des biens naturels que pour des biens culturels. Mais les candidatures ne sont pas en concurrence, le comité peut valider tous les projets à partir du moment qu'ils répondent aux critères de sélections demandés.

Le comité du patrimoine mondial est composé de 21 Etats

Les critères de sélection

Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection.

  • Dans le cas de la candidature martiniquaise pour l'inscription d'un bien naturel, deux critères ont été retenus :
    Le critère VIII ou critère géologique : "être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification".
  • Le critère X ou critère de biodiversité : "contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation".

Le bien naturel martiniquais proposé pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial sera évalué par une organisation consultative indépendante, désignée par la convention du patrimoine mondial : l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui fournira au comité du patrimoine mondial des évaluations des sites naturels proposés pour inscription.

La montagne Pelée inscrite mondial de l'Unseco.

Le Comité du patrimoine mondial

Une fois qu’un site a été proposé et évalué, c’est au Comité intergouvernemental du patrimoine mondial de prendre la décision finale concernant son inscription.

Ce comité est constitué de 21 États dont certains représentants ont déjà fait le déplacement en Martinique. Des échanges ont été aussi établis avec d'autres États membres pour appuyer la candidature martiniquaise. Les porteurs du projet continuent en ce moment, jusqu'à l'examen, à argumenter sur les atouts de la Martinique.

Un argumentaire qui sera porté le jour J par Philippe Franc, ambassadeur, délégué permanent de la France auprès de l'UNESCO et soutenu par Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la CTM, représentant la Martinique.

La candidature martiniquaise présente plusieurs aspects favorables, du fait qu’il s’agisse d’un bien naturel, il est notamment situé dans une des zones prioritaires identifiées dans les orientations du comité du patrimoine mondial (Afrique, Caraïbe, Pacifique).

La candidature martiniquaise devrait être examinée le dimanche 17 septembre à partir de 3h du matin, heure de Martinique.

C'est à l’issue d'un consensus entre membres du comité du patrimoine mondial que sera prise la décision d'inscrire le projet martiniquais sur la liste du patrimoine mondial.

Une décision historique dont les retombées importantes sont attendues sur notre territoire.

Cependant ce comité peut aussi différer sa décision et demander aux États de plus amples informations sur leurs sites.