Catholiques et orthodoxes honorent en Martinque la fin de vie terrestre de la Vierge Marie

Les campaniles de la cathédrale de Saint-Pierre
Les catholiques de Martinique, célèbrent ce jeudi 15 août 2024, l'Assomption (la montée au ciel de la Vierge Marie "enlevée" par Dieu), tandis que l’Église orthodoxe préfère parler de Dormition. Ces termes reflètent deux lectures différentes dans la légende du devenir de Marie, dont voici un rappel historique.

L'Assomption (à ne pas confondre avec l'Ascension), est l’une des grandes fêtes de la vie chrétienne, croyance religieuse selon laquelle la Vierge Marie, mère de Jésus, n'est pas morte, mais est directement entrée dans la gloire de Dieu via sa "montée au ciel."

Vierge Marie représentation à l'église de Saint Christophe en Martinique

Cette fête célèbre à la fois la mort, la résurrection, l’entrée au ciel et le couronnement de la Vierge. Selon les théologiens, le mot "Assomption" vient du latin "assumere" qui signifie "enlever". 

L’Assomption est un dogme

Aucun récit biblique ne relate la fin de la vie terrestre de la Mère de Jésus. C’est le Pape Pie XII qui en fît un dogme, vérité de foi contenue dans une révélation et proposée par le Magistère extraordinaire de l’Église, à l’adhésion des catholiques.

Nous proclamons, déclarons et définissons que c’est un dogme divinement révélé que Marie, l’immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste. Le Concile Vatican II a repris cette proclamation le 21 novembre 1964. "Enfin, la Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers".

PAPE PIE XII - Dogme de l'Assomption

Bien avant le Pape Pie XII, la fête mariale aurait pris naissance pour certains à Jérusalem. Selon des chercheurs, il s’agirait d’une décision de l’Evêque Juvénal (422-458), alors que d’autres mettent en avant l’empereur Maurice (582-682) ou le Pape Serge 1er (687-701).

L’action de Louis XIII qui a fait du 15 août une fête en l'honneur des grâces reçues de la Vierge Marie d'après les écritures historiques, est évoquée. Quoi qu’il en soit, on retiendra le dogme du Pape Pie XII, le 1er Novembre 1950, permettant aux catholiques après la Pentecôte ou la descente de l’Esprit Saint, de fêter l’élévation de la Vierge Marie.

Ce dogme a été repris en proclamation, le 21 novembre 1964, par le Concile de Vatican II.

La dormition pour les orthodoxes et l'assomption pour les catholiques

Les orthodoxes parlent de Dormition

L’Église orthodoxe insiste sur la douceur de la mort de Marie et parle de Dormition. Selon elle, la Vierge Marie serait morte à Jérusalem, après l’information d’un ange. Les douze apôtres assistent à sa mort et vivent une apparition de Jésus, entouré d'anges recueillant l'âme de sa Mère. Le corps de celle-ci est mis au tombeau à Gethsémani. Ouvert trois jours plus tard, il est vide, preuve de l'ascension corporelle de la Mère de Dieu.

Cet événement constitue les prémices de la résurrection des corps, lors du second avènement du Christ. Le terme employé est l'endormissement (ou dormition) dans la tradition orientale. Il trouve son fondement  dans la retranscription de textes apocryphes, racontant entre le 3e et le 5e siècle la mort de Marie, sa montée au ciel, puis sa résurrection.

 La Dormition est devenue l'une des 12 grandes fêtes de l'Église orthodoxe.

Le père Jean Daniel Rano, recteur de l'Église Orthodoxe explique la dormition ©Daniel BETIS