La Chambre Régionale des Comptes, s’est penchée sur le fonctionnement du Centre Hospitalier Régional de Martinique pour les exercices 2013 à 2016, et pointe du doigt sa gestion. Pour la CRC "Il n'y a pas d'articulation informatique entre la gestion et le médical".
La Chambre Régionale des Comptes (CRC), de Martinique a publié Lundi 28 novembre sur son site internet un rapport d’observations définitives sur la gestion du Centre Hospitalier Régional de la Martinique (CHRM) de 2013 à 2016.
Il ne permet pas l’articulation attendue entre l’informatique de gestion et l’informatique médicale. Les pertes de recettes sont aussi importantes puisque ce sont les séjours, les consultations, les passages aux urgences, les actes techniques réalisés qui sont facturés à l’assurance maladie.
À titre d’information, il convient d’avoir en tête le montant des impayés qui dépassent le chiffre de 30 M€ pour l’ensemble des établissements.
La CRC constate que l’informatique de gestion n’assure pas la facturation exhaustive des actes réalisés, entraînant des pertes de recettes pour le CHRM. Elle ne permet pas non plus d’élaborer automatiquement les indicateurs nécessaires au pilotage de l’établissement.
L’informatique médicale, construite en silos, c’est-à-dire juxtaposant des applications fonctionnant sans relation entre elles, ne permet pas le partage des informations médicales entre les différents soignants, limitant la qualité des soins prodigués aux patients".
Pour la CRC " il reste à mettre en place une programmation pluriannuelle des dépenses informatiques avec un budget suffisant, à mettre en œuvre un processus par projet où la maîtrise d’ouvrage est fortement impliquée, et à acquérir les compétences nécessaires au maintien en condition opérationnelle et à l’évolution du socle technique et des applications métiers". Il reste à rénover la messagerie, les annuaires, le système d’authentification, la téléphonie, pour un coût d’1,5 M€.
La CRC conclut dans son rapport "que l’augmentation des recettes du CHRM passe par une mise à niveau du SIH mais aussi par une implication forte de l’ensemble des personnels dans la codification des actes et des mouvements définie dans un processus métier standardisé".
Un système informatique obsolète
La CRC constate un retard sur la mise en place d’un réel système d’information hospitalier. L’état des lieux du SIH (Système d’information hospitalier) existant est alarmant. Le socle technique constitué des réseaux, des bases de données et des postes de travail est périmé, engendrant des pertes de données et des arrêts d’applications touchant au cœur de métier médical.Il ne permet pas l’articulation attendue entre l’informatique de gestion et l’informatique médicale. Les pertes de recettes sont aussi importantes puisque ce sont les séjours, les consultations, les passages aux urgences, les actes techniques réalisés qui sont facturés à l’assurance maladie.
À titre d’information, il convient d’avoir en tête le montant des impayés qui dépassent le chiffre de 30 M€ pour l’ensemble des établissements.
Des finances plombées
La Cour des comptes pointe du doigt la gestion du centre hospitalier régional. Avec un budget de 500 millions d’euros, et un déficit structurel de 100 millions d’euros, pour les établissements issus de la fusion de 2013 (CHU de Fort-de-France, centre hospitalier du Lamentin et centre hospitalier Louis Domergue de Trinité), le redressement doit passer par une meilleure organisation financière.La CRC constate que l’informatique de gestion n’assure pas la facturation exhaustive des actes réalisés, entraînant des pertes de recettes pour le CHRM. Elle ne permet pas non plus d’élaborer automatiquement les indicateurs nécessaires au pilotage de l’établissement.
L’informatique médicale, construite en silos, c’est-à-dire juxtaposant des applications fonctionnant sans relation entre elles, ne permet pas le partage des informations médicales entre les différents soignants, limitant la qualité des soins prodigués aux patients".
Un malade sous perfusion
Il y a urgence à trouver un remède pour le patient. Fin 2014, le CHRM a lancé un projet de modernisation partiel de son socle technique avec une dotation exceptionnelle apportée par l’ARS de 3 M€. Néanmoins, les fonctions essentielles de la fusion des annuaires, de la fusion des messageries, de l’authentification unique et de la téléphonie sur internet, qui constituent la base de l’informatique de communication et d’organisation, ne sont pas financées.Pour la CRC " il reste à mettre en place une programmation pluriannuelle des dépenses informatiques avec un budget suffisant, à mettre en œuvre un processus par projet où la maîtrise d’ouvrage est fortement impliquée, et à acquérir les compétences nécessaires au maintien en condition opérationnelle et à l’évolution du socle technique et des applications métiers". Il reste à rénover la messagerie, les annuaires, le système d’authentification, la téléphonie, pour un coût d’1,5 M€.
Quelques signes de survie
La Chambre régionale des comptes a ciblé son contrôle des gestions sur la période 2013-2016. Daniel Riam était le directeur général du centre hospitalier pendant l'audit et jusqu'en avril 2014. Il a été remplacé par Nicolas Estienne depuis cette date. Ce rapport a été communiqué par lettre du 23 mai 2016 à Nicolas Estienne, l'ordonnateur en fonction ainsi qu'aux précédents ordonnateurs pour les parties les concernant, tout comme le directeur au conseil de surveillance de l’établissement.La CRC conclut dans son rapport "que l’augmentation des recettes du CHRM passe par une mise à niveau du SIH mais aussi par une implication forte de l’ensemble des personnels dans la codification des actes et des mouvements définie dans un processus métier standardisé".