Le Président de la République, Emmanuel Macron reconnaît enfin la responsabilité de l'État dans le scandale du chlordécone aux Antilles Françaises, lors d'un discours prononcé en Martinique, jeudi 27 septembre 2018.
C'est au Morne-Rouge (jeudi 27 septembre 2018), sur l'habitation d'un agriculteur qui produit sans pesticides que le chef de l'État a fait sa déclaration en présence de responsables politiques, agricoles et administratifs.
"Je tenais à parler de la chlordécone et enfin à regarder les choses en face. La pollution à la chlordécone est un scandale environnemental dont souffre la Martinique et la Guadeloupe depuis 40 ans. Tout cela c'est le fruit d'une époque qui est désormais révolue. (...) Ce fut aussi le fruit d’un aveuglement collectif", admet pour la première fois un chef de l'État français en fonction.
"L'État doit prendre sa part de responsabilité dans cette pollution et doit avancer dans le chemin de la réparation et des projets". Le Président de la République estime que la réparation est d'abord collective. "C’est le sens du plan d’action mis en place depuis 10 ans pour la recherche scientifique, la prévention, les contrôles, la dépollution avec de vraies avancées. Lorsqu’un particulier veut savoir si sa terre est polluée par la chlordécone, c’est l’État qui prend en charge le test et c’est l’ARS (Agence Régionale de Santé), qui paie".
La chlordécone est bien présente dans le corps humain selon les études scientifiques connues, mais l'État considère que ces résultats ne permettent pas de confirmer que cette présence a un effet sur la santé humaine. "Toutefois on présume le lien avec des naissances prématurées, des retards de développement cérébral et d’autres pathologies, mais il n’y a pas aujourd’hui de preuves scientifiques établies", ajoute Emmanuel Macron. De ce point de vue là, le pouvoir tient le même langage sur cette contamination au chlordécone utilisé massivement de 1972 à 1993 dans les bananeraies.
"Il est possible d’avancer davantage sur la question des maladies professionnelles pour les personnes particulièrement exposées à la molécule. J’ai demandé à ce titre que les tableaux des maladies professionnelles soient réactualisés en fonction des connaissances scientifiques". Le chef de l'État fait directement allusion aux planteurs de banane de Guadeloupe et de Martinique.
"Je tenais à parler de la chlordécone et enfin à regarder les choses en face. La pollution à la chlordécone est un scandale environnemental dont souffre la Martinique et la Guadeloupe depuis 40 ans. Tout cela c'est le fruit d'une époque qui est désormais révolue. (...) Ce fut aussi le fruit d’un aveuglement collectif", admet pour la première fois un chef de l'État français en fonction.
Le produit a été interdit dès 1977 aux États-Unis, mais utilisé jusqu'en 1993 aux Antilles par les producteurs de bananes pour lutter contre le charançon du bananier. Il est soupçonné notamment d'être responsable d'une explosion des cancers de la prostate. "Pendant des décennies nous avons collectivement choisi de continuer à utiliser la chlordécone là où d’autres territoires avait cessé beaucoup plus tôt", confirme Emmanuel Macron.Derrière le scandale environnemental de la chlordécone, c’est toute l’agriculture ici qu’il faut réinventer. pic.twitter.com/igPFZ7zVoe
— Élysée (@Elysee) 27 septembre 2018
Pour la première fois l'État parle de réparation
"L'État doit prendre sa part de responsabilité dans cette pollution et doit avancer dans le chemin de la réparation et des projets". Le Président de la République estime que la réparation est d'abord collective. "C’est le sens du plan d’action mis en place depuis 10 ans pour la recherche scientifique, la prévention, les contrôles, la dépollution avec de vraies avancées. Lorsqu’un particulier veut savoir si sa terre est polluée par la chlordécone, c’est l’État qui prend en charge le test et c’est l’ARS (Agence Régionale de Santé), qui paie".
La réparation individuelle est attendue
La chlordécone est bien présente dans le corps humain selon les études scientifiques connues, mais l'État considère que ces résultats ne permettent pas de confirmer que cette présence a un effet sur la santé humaine. "Toutefois on présume le lien avec des naissances prématurées, des retards de développement cérébral et d’autres pathologies, mais il n’y a pas aujourd’hui de preuves scientifiques établies", ajoute Emmanuel Macron. De ce point de vue là, le pouvoir tient le même langage sur cette contamination au chlordécone utilisé massivement de 1972 à 1993 dans les bananeraies.
Un espoir pour les travailleurs de la banane ?
"Il est possible d’avancer davantage sur la question des maladies professionnelles pour les personnes particulièrement exposées à la molécule. J’ai demandé à ce titre que les tableaux des maladies professionnelles soient réactualisés en fonction des connaissances scientifiques". Le chef de l'État fait directement allusion aux planteurs de banane de Guadeloupe et de Martinique.