Les cimetières s'agrandissent pour faire face au vieillissement de la population

La Toussaint, c’est aussi l’occasion de s’intéresser à l’état de nos cimetières. Face au vieillissement de notre population, leur ré-aménagement est devenue une urgence, pour les communes de l’île, comme au Saint-Esprit.

 
Le cimetière du Saint-Esprit possède depuis peu, un nouveau monument funéraire. La ville a fait ériger un ossuaire. L’édifice se trouve à l’entrée, sur un espace aménagé il y a quelques années, afin d’accueillir un plus grand nombre de tombes.

Mais la zone d’extension a déjà atteint ses limites. Il faut ajouter à cela, le nombre important de caveaux laissés à l’abandon. C’est pourquoi la ville a opté pour la construction d’un ossuaire. "C’est une extension qui a été réalisée avant notre mandature et qui est déjà à saturation. Donc, nous avons fait l’acquisition d’un ossuaire qui permettra de récupérer les ossements dans les tombes abandonnées, et dans les fosses communes. Nous avons aussi trois enfeus. Ce sont des tiroirs hors-sol qui permettent de mettre les cercueils", explique Eric Pignol, premier adjoint au maire.
La construction de l’ossuaire a coûté 42 000 euros. La CTM a financé 80% du montant, la ville, les 20% restants. Au Saint-Esprit, on dénombre environ 800 tombes dont 150 à l’abandon, pour une ville de plus de 9 000 habitants.

Avec le vieillissement de notre population et l’augmentation du nombre des décès, l’agrandissement du cimetière est devenu une priorité. Ce vaste chantier a débuté par la construction d’une cinquantaine de tombes, toutes en marbre gris. Les Spiritains en sont plutôt fiers.

"C’est une idée magnifique des maires, d’étendre le cimetière. Il y a de très beaux monuments. Je trouve que c’est agréable de venir-là. Ces tombes sont en marbre. Certaines se ressemblent mais on les personnalise comme on veut (...) Ça change un peu de ce qu’on a connu pendant notre enfance, des tombes toutes blanches", déclare une habitante.
Le ré-aménagement du cimetière de Saint-Esprit était également indispensable pour faire face aux inondations. Une rivière passe juste derrière. Par conséquent, les tombes en terre, situées en première ligne, sont victimes des débordements et des glissements de terrain.

"C’est une bonne chose parce que les premières tranches étaient carrément dans la rivière. Et même-là, je pense que ça doit être rempli d’eau", raconte un spiritain.  

"Lors des inondations de 2009, l’eau a renversé quelques tombes. C’est surtout problématique au niveau des caveaux enfouis dans la terre. Quand l’eau passe en-dessous de ces terrains communs, on ne sait plus qui était enterré, ni à quel moment ils l’ont été", ajoute Eric Pignol.
 

La mairie prévoit l’installation d’un espace crématoire...conformément à la loi


La municipalité a lancé un recensement des tombes, pour notamment identifier les propriétaires de celles laissées dans l’oubli. Des photographies seront également prises. Toutes ces données seront ensuite numérisées, tout comme les actes de décès et d’inhumation. La gestion se fera par ordinateur, afin de garder des traces.
La mise en place devrait prendre 8 mois. Une entreprise a été mandatée pour cela. Coût de l’opération : 25 000 euros.

À plus long terme, la ville prévoit aussi, l’installation d’un espace crématoire. C’est la loi qui l’impose à toutes les villes de plus de 3 600 habitants.