La 27e édition de la Conférence des Nations unies sur le climat s’ouvre ce dimanche 6 novembre 2022 en Egypte, dans la station balnéaire de Charm-el-cheick. Durant deux semaines, les délégués de tous les Etats membres de l’ONU se rencontrent dans un contexte inédit en raison d’une série de phénomènes survenus simultanément cette année.
Primo, des événements climatiques extrêmes sous toutes les latitudes. Deuxio, une crise énergétique générée par la guerre menée par le pouvoir russe contre l’Ukraine. Tertio, la publication des critiques émises par des scientifiques sur l’insuffisance de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, à l’origine de la hausse des températures.
A quelques jours de l’ouverture du sommet, l’organisateur de la COP 27, le secrétaire général de l’ONU Antonio Gutteres, déclarait : "Nous filons droit vers une catastrophe climatique". Il exhorte les dirigeants politiques à se montrent à la hauteur des enjeux. A savoir, limiter réellement la hausse de la température planétaire à la fin du siècle.
Un objectif inatteignable ?
L’objectif consiste à atteindre est de limiter la température de la planète à 2 degrés au-dessus de celle de l’époque préindustrielle, au début du 19e siècle. Les 197 Etats membres de l’ONU ont signé le Protocole de Kyoto en 1997 et l'Accord de Paris en 2015 qui les y obligent.
Nous en sommes loin, selon le groupe Rébellion scientifique. Dans une lettre ouverte, 1 000 experts de 47 pays écrivent qu’il est trop tard pour atteindre cet objectif. Les dirigeants politiques ont montré leur impuissance sur le sujet. Ils sont incapables de concilier les intérêts divergents des pays riches et des pays pauvres.
L’Occident ne veut pas renoncer à son niveau de vie, ni à sa suprématie sur le monde. La Chine ne veut pas renoncer à l’enrichissement de son milliard et demi d’habitants. L’Inde non plus, dont la population avoisine celle de son puissant voisin chinois.
Impuissance collective et cécité
En Afrique, cette impuissance est considérée comme de l’égoïsme. Réunis au Gabon en août 2022 pour préparer la COP 27, un millier de membres des gouvernements, d’experts et de militants écologistes du continent africain ont exigé la fin d’une certaine "injustice climatique".
L’Afrique produit 4 % seulement des émissions mondiales de gaz carbonique alors qu’elle ne compte que 18% de la population mondiale. Pourtant, elle subit les conséquences les plus dramatiques du réchauffement du climat : inondations, sécheresse, calamités agricoles, famine, déplacement forcé de populations.
Dans notre Caraïbe aussi, les effets du réchauffement du climat à l’échelle de la planète sont pleinement ressentis. Ces vingt dernières années, les ouragans y sont devenus plus virulents, les inondations plus destructrices, les épisodes de sécheresse plus marqués, l’érosion des littoraux plus sévère et les atteintes à la biodiversité plus dramatiques.
Il est évident que la Martinique, située au beau milieu de l’archipel, est pleinement concernée par les travaux de la COP 27. Il est à espérer que cette COP 27 pourra définir les modalités d’inversion de la logique implacable du réchauffement climatique.