Colère des agriculteurs : les professionnels de Martinique maintiennent la pression pour obtenir des aides d'urgence

Une délégation d'agriculteurs reçu à la préfecture
Après avoir été reçus à la CTM et à la préfecture, la semaine dernière, les agriculteurs martiniquais continuent leur mobilisation. Une intersyndicale de la profession s'est rendue à la préfecture ce mercredi 7 février. L’objectif est de continuer le dialogue et de faire appliquer des aides urgentes pour des agriculteurs dans le besoin.

Le ton est toujours courtois, mais les demandes des agriculteurs deviennent plus précises. Face à "la détresse" de nombreux exploitants, les agriculteurs ne comptent pas trop attendre le retour du gouvernement à leurs doléances exprimées la semaine dernière.

Alors ce mercredi matin, le préfet a bousculé son agenda pour les recevoir. Pour l'intersyndicale composée de l’OPAM, la FDSEA, les Jeunes Agriculteurs, et les apiculteurs, Jean-Christophe Bouvier est en première ligne pour l'État. Selon eux, des actions urgentes doivent être mises en place à l'instar de ce qui s'est fait pour certaines régions dans l'Hexagone.

L'attente de nos agriculteurs est toujours là, nous maintenons le dialogue, certaines choses prennent du temps, nous restons vigilants sur le terrain pour trouver des solutions.

Manuel Jean-Baptiste Président FDSEA Martinique

Trois thématiques abordées ce matin

  • La réforme du processus de traitement des dossiers des fonds européens, FEADER à la CTM afin de réduire les retards accumulés. Il fixe un délai maximum de 6 mois pour le traitement des dossiers complets et limite le délai entre l'accord de financement et la mise en paiement à 15 jours. La dématérialisation de la transmission des dossiers est souhaitée, avec l'attribution d'un numéro pour faciliter son suivi.

  • Gestion des terres agricoles : des mesures sont demandées pour favoriser l'installation des jeunes agriculteurs, telles que la disponibilité de 50 hectares par an en priorité pour leur installation et le désenclavement des terres. Un état des lieux des banques de terres et la création d'un comité de suivi sont également en attente pour préserver les terres agricoles.

  • Des mesures fiscales et des aides d'urgence sont suggérées. Les agriculteurs veulent appliquer les mesures nationales sur le carburant et supprimer l'octroi de mer sur l'alimentation du bétail transformée et mise en sac en Martinique. Différentes aides pour la diversification végétale et animale sont aussi demandées, telles qu'une aide forfaitaire pour les petites exploitations et une autre à l'hectare pour les autres en production végétale. Une aide spécifique pour les producteurs de miel est également en attente.

Les agriculteurs sont sortis satisfaits de leur rencontre avec le préfet

Le dialogue continu

L'intersyndicale sera reçue par le Président du Conseil Exécutif de la CTM, Serge Letchimy demain (8 février) à 11h30. Ils souhaitent également que le PCE intervienne pour que la collectivité "soit plus réactive" au traitement de leurs dossiers.
L'objectif de cette réunion est aussi le même que celui de ce matin : donner une résonance aux demandes urgentes des agriculteurs pour qu'elles soient suivies de faits au plus haut niveau de l'État.