Les courants irrigant notre vie publique depuis un demi-siècle sont en train de se tarir à mesure que les citoyens se détournent d’eux. Au risque d’une déconnexion du citoyen et du politique.
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L’abstention va-t-elle demeurer le premier adversaire de nos forces politiques ? Les citoyens vont-ils rester encore longtemps orphelins d’une élite politique pleinement légitime ? Les tensions à l’œuvre dans le paysage politique de Martinique illustrent ces contradictions.
Pour rappel, nos quatre députés ont été élus avec 30% de participation en juin 2017. Les autres élections politiques (présidentielle, territoriales) ne mobilisent que la moitié des électeurs. Idem pour les municipales dans les communes de l’agglomération foyalaise. Défiance envers les élus, manque de compréhension des enjeux, faible sensibilisation des citoyens à la chose politique sont autant de facteurs minant la participation électorale.
Faut-il désespérer de notre personnel politique ? Certainement, vu l’état de nos forces. La droite est à la peine. Elle ne parvient plus à mobiliser sur des idées claires et originales. Au fil du temps, la gauche lui a ravi sa fonction conservatrice consistant à demeurer dans l’ensemble français.
La gauche est en souffrance. Tout comme la droite, elle ne parvient pas à renouveler ses propositions. Pourtant, les différentes formations la composant sont majoritaires dans les communes. Elles ont dirigé à plusieurs reprises la Région (de 1983 à 1998 et de 2010 à 2015) et le Département (de 1992 à 2015) depuis les premiers temps de la décentralisation outre-mer.
Les indépendantistes sont déconsidérés du fait des querelles intestines au MIM. Les dégâts collatéraux sont apparents dans toutes les formations de cette mouvance. L’idéal de la libération nationale semble devenu un mirage inatteignable.
Une situation pouvant expliquer que de nouvelles formations politiques tentent une percée. Les résultats des deux dernières élections politiques majeures, la présidentielle d’avril-mai 2017 et les européennes de mai 2019, ont permis de constater l’émergence des sympathisants du président Macron, de France insoumise et du Rassemblement national.
Des résultats à relativiser fortement en raison de l’abstention faramineuse. Surtout que ces courants politiques ne sont pas encore structurés. Le réseau militant, les dirigeants, leur degré d’autonomie par rapport à la direction centrale de ces mouvements limite considérablement leur implantation durable dans notre paysage politique morcelé.
Une balkanisation qui ne dissuade pas un nouveau courant politique de tenter de se frayer un chemin dans ce maelstrom. Péyi’a, apparu en février 2019, veut agréger les déçus de tous les camps et cristalliser celles et ceux qui n’ont pas encore eu d’expérience civique ou politique. C’est le cas des jeunes générations notamment. Le député Jean-Philippe Nilor, venu du MIM, et le maire du Prêcheur Marcellin Nadeau, issu des écolo-souverainistes du Modemas, souhaitent renouveler une offre politique passablement obsolète.
Il leur reste à convaincre que leur chemin, escarpé de chausse-trappes, est le meilleur qui vaille dans la Martinique de ce 21e siècle commençant.
Pour rappel, nos quatre députés ont été élus avec 30% de participation en juin 2017. Les autres élections politiques (présidentielle, territoriales) ne mobilisent que la moitié des électeurs. Idem pour les municipales dans les communes de l’agglomération foyalaise. Défiance envers les élus, manque de compréhension des enjeux, faible sensibilisation des citoyens à la chose politique sont autant de facteurs minant la participation électorale.
Faut-il désespérer de notre personnel politique ? Certainement, vu l’état de nos forces. La droite est à la peine. Elle ne parvient plus à mobiliser sur des idées claires et originales. Au fil du temps, la gauche lui a ravi sa fonction conservatrice consistant à demeurer dans l’ensemble français.
Un paysage morcelé et une offre obsolète
La gauche est en souffrance. Tout comme la droite, elle ne parvient pas à renouveler ses propositions. Pourtant, les différentes formations la composant sont majoritaires dans les communes. Elles ont dirigé à plusieurs reprises la Région (de 1983 à 1998 et de 2010 à 2015) et le Département (de 1992 à 2015) depuis les premiers temps de la décentralisation outre-mer.
Les indépendantistes sont déconsidérés du fait des querelles intestines au MIM. Les dégâts collatéraux sont apparents dans toutes les formations de cette mouvance. L’idéal de la libération nationale semble devenu un mirage inatteignable.
Une situation pouvant expliquer que de nouvelles formations politiques tentent une percée. Les résultats des deux dernières élections politiques majeures, la présidentielle d’avril-mai 2017 et les européennes de mai 2019, ont permis de constater l’émergence des sympathisants du président Macron, de France insoumise et du Rassemblement national.
Des tentatives de renouvellement à suivre
Des résultats à relativiser fortement en raison de l’abstention faramineuse. Surtout que ces courants politiques ne sont pas encore structurés. Le réseau militant, les dirigeants, leur degré d’autonomie par rapport à la direction centrale de ces mouvements limite considérablement leur implantation durable dans notre paysage politique morcelé.
Une balkanisation qui ne dissuade pas un nouveau courant politique de tenter de se frayer un chemin dans ce maelstrom. Péyi’a, apparu en février 2019, veut agréger les déçus de tous les camps et cristalliser celles et ceux qui n’ont pas encore eu d’expérience civique ou politique. C’est le cas des jeunes générations notamment. Le député Jean-Philippe Nilor, venu du MIM, et le maire du Prêcheur Marcellin Nadeau, issu des écolo-souverainistes du Modemas, souhaitent renouveler une offre politique passablement obsolète.
Il leur reste à convaincre que leur chemin, escarpé de chausse-trappes, est le meilleur qui vaille dans la Martinique de ce 21e siècle commençant.