Les consommateurs ont-ils intérêt à acheter plus souvent en ligne pour faire des économies ?

Le e-commerce pour lutter contre la vie chère ! Telle est la proposition de l’Autorité de la Concurrence qui vient d’appeler les consommateurs d'Outre-mer, dans son dernier rapport, à acheter plus souvent en ligne pour faire des économies.
 
Internet, enseigne la moins chère ? Pas si sûr. Tout dépend en fait, des produits que vous achetez. Première simulation, sur un jeu vidéo. Son prix : près de 80 euros chez un distributeur de la place contre moins de 49 sur Internet, frais de port compris.

Sur le textile, en revanche, pas vraiment de différence : 120 euros pour un jean acheté en Martinique contre 121 pour le même article commandé sur un site marchand. Il faut dire que les frais de transport sont plus importants que pour le jeu vidéo: 30 euros, soit un quart du prix de la commande.

Côté pièces détachées, également, les écarts se resserrent. Certaines pièces sont même moins chères ici que sur la toile. "En fait, pour que ça soit vraiment avantageux, il faudrait acheter en masse sur Internet", selon Isabelle Maisonneuve-Chaine, gérante d’une plateforme de réexpédition vers l’Outre-mer.

Isabelle Maisonneuve-Chaine

Les martiniquais ne sont pas vraiment des grands fans de l’achat en ligne. 1 consommateur sur 10 achète plus d’une fois par mois sur Internet, selon une enquête de Martinique Développement réalisée en début d’année. Parmi les freins évoqués par les sondés, le fait que certains sites ne livrent pas aux Antilles, et le prix très élevé des livraisons Outre-mer.

Les frais de port et de douanes, c'est justement ce qui protège en quelque sorte, certaines de nos entreprises. Marinette Torpille, conseillère exécutive en charge du développement économique, le reconnaît elle-même, "dans cette compétition mondiale, nos entreprises ne peuvent pas vraiment lutter".

Marinette Torpille

Nos entreprises sont-elles déjà condamnées ? Marinette Torpille se veut réaliste. Avec l’évolution de l’achat en ligne, il risque d’y avoir encore "de la casse chez nous". À nos entrepreneurs d’anticiper les risques.