Fondée en 1660 dans le sud de Barbade par un certain Samuel Newton, l'histoire de sa plantation rapporte qu’au total 1000 esclaves sont morts sur les terres familiales. Les recherches n’ont trouvé que 570 corps humains.
Selon une étude menée par l’Université d’Alabama aux États-Unis, sur les squelettes de 146 personnes enterrés à Newton, la durée de vie pour la plupart d’entre elles était de 18 ans.
Elles sont mortes de la rougeole, du tétanos, de la tuberculose, de la lèpre et de la syphilis. Au niveau des jambes, les squelettes des femmes portaient des séquelles des plaies non soignées. Elles souffraient toutes de malnutrition.
Le cimetière a été oublié jusqu’aux années 70 quand les témoignages des anciens ont interpellé les historiens sur l’importance de ce site fermé en 1834, l’année de l’émancipation à Barbade.
Il est temps de rendre hommage aux ancêtres, victimes d’une migration forcée qui a transformé notre monde. Ce lieu est d’une importance haute de notre identité nationale.
Kevin Farmer, musée de Barbade
Le projet du Mémorial de Newton a été confié à Sir David Adjaye. Il s'agit de l'architecte du Musée National de l’Histoire et de la Culture Afro-Américaine à Washington D.C, du Mémorial de l’Holocauste à Londres ainsi que le musée Edo de Benin City à Nigeria dédié à l’art de l’Afrique de l’Ouest.
L’architecte imagine 570 totems pour honorer les ancêtres Barbadiens enterrés à Newton. Il y aura également une espace de réflexion et de méditation.
Le Mémorial de Newton sera inauguré en 2025.
La valorisation des archives de Barbade
Après la Grande-Bretagne, Barbade possède la plus grande collection de documents liés à la traite transatlantique.
Le gouvernement a démarré un projet pour digitaliser et partager des millions de documents et de manuscrits hébergés aux archives. Certains remontent à 1635.
Les documents seront disponibles à travers la plateforme du nouvel institut de recherche sur l’impact de la traite et de la migration forcée. Il y aura également un centre dédié à la recherche généalogique.
Il est temps d’aborder le sujet difficile et douloureux du code de l’esclavage, crée à Barbade en 1661. C’était le mode d’emploi avec lequel les esclaves ont été terrorisés et exploités.
Mia Mottley, Premier ministre de Barbade
Le Premier ministre souligne l’importance de raconter (enfin) cette histoire afin d’éviter une répétition des atrocités.
Le Mémorial de Newton et la digitalisation des archives nationales s’inscrivent dans un projet intitulé, ROAD, l’acronyme pour l’Appropriation de Notre Destin Transatlantique.