François Bayrou a pris tout le monde de court en annonçant le nom du nouveau ministre des Outre-mer. Ancien Premier ministre et ministre de l’Intérieur sous la mandature de François Hollande, Manuel Valls fait un retour remarqué dans le gouvernement. Il est le quatrième ministre des Outre-mer de l’année et le huitième depuis qu’Emmanuel Macron est président de la République.
Sa nomination a déjà suscité une vague de réaction du côté des élus des Outre-mer. Huguette Bello, la présidente du conseil régional de La Réunion, a fait part de son inquiétude dans un communiqué. "La nomination de Manuel Valls au poste de Ministre des Outre-mer nous inquiète au plus haut point, écrit-elle. Nous questionnons nous seulement la légitimité de cette nomination, mais aussi la capacité de cet homme à comprendre et défendre les intérêts des territoires ultramarins."
De son côté, le député de Saint-Pierre-et-Miquelon, et président du groupe LIOT à l'Assemblée Nationale, Stéphane Lenormand, ne fait "aucun commentaire" préférant commenter le gouvernement dans sa globalité. Pour lui,"On a touché le fond et on creuse encore". Pour Veylma Falaeo, présidente du Congrès de Nouvelle-Calédonie, la nomination de Manuel Valls est “une bonne chose pour la Nouvelle-Calédonie”. Selon elle, ce dernier " connaît parfaitement bien le dossier calédonien. En 2017, il a notamment mené une mission d’information sur l'avenir institutionnel. Nous pensons que c’est porteur d’espoir."
Il va se rendre "le plus vite que possible" à Mayotte
Invité sur le plateau de France Inter ce matin, le nouveau ministre des Outre-mer a assuré qu’il se rendrait "avec le Premier ministre le plus vite possible" à Mayotte, territoire ravagé par le passage du cyclone Chido le 14 décembre dernier. "Je vais être au travail dans quelques heures, après la passation au ministère des Outre-mer à midi, avec une seule idée, la reconstruction de Mayotte", a-t-il affirmé.
Manuel Valls a aussi promis qu’il irait "partout très vite". Il veut s'inscrire "dans le sillage de Michel Rocard", considéré comme l’un des pacificateurs de la Nouvelle-Calédonie avec les accords de Matignon de 1988, "et Lionel Jospin", et assure son "engagement total et entier" aux territoires d'Outre-mer. "Ils peuvent compter sur moi et ma présence" a insisté le nouveau locataire de la rue Oudinot.
À 62 ans, Manuel Valls qui a accepté ce poste de ministre d’État en charge des Outre-mer parce qu’il "aime les défis et prendre des risques" va devoir se mettre très vite au travail, face aux nombreux dossiers chauds qui l’attendent.