Covid-19 : la guerre mondiale du vaccin aura bien lieu

Au-delà de la controverse sur l’efficacité des vaccins à ARN-messager, se déroule une véritable concurrence scientifique et politique dans le monde entier pour trouver les meilleures formules parmi près de 300 expérimentations menées sur la planète.

Comme nous pouvions nous y attendre, la guerre du vaccin contre le virus SARS-Cov-2 ou Covid-19 aura bien lieu. Et comme dans tout conflit, il convient de choisir son camp. Êtes-vous Pfizer ou Moderna ? Votez-vous AstraZenaca ou Johson and Johnson ?

Question d’autant plus cruciale que la campagne de vaccination démarre lentement en Martinique. La demande mondiale étant trop forte par rapport aux capacités de production des laboratoires pharmaceutiques, les doses de vaccins disponibles sont en nombre insuffisant.

Logistique complexe

 

Nous en vivons les répercussions, dans notre pays aussi, en toute logique. Cette pénurie pourrait prendre fin bientôt. Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, s’est déclaré favorable à la livraison dans nos territoires éloignés du vaccin de la firme américaine Moderna. L’acheminement et le stockage de celui de son concurrent Pfizer suppose une complexité logistique inattendue.

Cette situation est vécue dans plusieurs pays européens, contraints de choisir tel ou tel vaccin fabriqué par la technique dite de l’ARN-messager. Or, hormis les pays occidentaux, le vaccin est absent ou rare dans la plupart des pays de la planète. Lesquels vont pouvoir bientôt s’approvisionner auprès de fournisseurs autres que les laboratoires pharmaceutiques qui tiennent le haut de l’affiche.

Des expérimentations sur toute la planète

 

Ainsi, le gouvernement de Russie a signé un accord avec 55 États pour distribuer ou faire fabriquer sous licence le vaccin Spoutnik V. L’Algérie l’utilise déjà. Deux pays de la Caraïbe, Barbade et Jamaïque, souhaitent acquérir des doses de la formule de la firme AstraZeneca associée à l'Université d'Oxford produit sous licence en Inde, où la campagne de vaccination est largement entamée.

Des expérimentations sont menées dans de nombreux pays pour trouver un vaccin, en utilisant les techniques différentes que celles de l’ARN-messager, faussement présentée comme la seule efficace. Depuis le début de la pandémie, les laboratoires de recherche tournent à plein régime sur tous les continents, qu’ils soient privés ou rattachés à une université.

Quid du vaccin cubain ?

 

L’Organisation mondiale de la santé recense dans son dernier bulletin pas moins de 237 candidats-vaccins, dont 64 en phase de développement clinique. Des recherches menées notamment en Allemagne, en Espagne, en Suède, en Turquie, en Israël, au Japon. En Asie, outre la Chine qui traite déjà ses habitants avec une formule produite dans le pays. Des essais sont pratiqués en Thaïlande.

L’Afrique n’est pas en reste, avec des laboratoires actifs en Égypte et au Nigeria. Dans notre voisinage, l’Institut Carlos-Finlay de Cuba met au point le vaccin Soberana 2. Pourquoi ne pourrions-nous pas en acheter, au lieu de dépendre d’approvisionnements aléatoires ?