Covid-19 : les règles sanitaires ne sont plus respectées sur les lieux de loisirs en Martinique

Covid-19 : 300 personnes enfreignent les règles sanitaires à Grande Anse

Les mesures sanitaires liées à la Covid-19 ne sont plus observées dans certains espaces de loisirs sur notre île. Un exemple parmi d'autres sur le ponton de Grande Anse dimanche 17 janvier 2021. Un anniversaire a réuni plus de 300 personnes arrivées par bateaux sans aucune mesure de sécurité. 

Les restaurateurs comme les résidents des plages les plus renommées de la Martinique n'en peuvent plus. Des hordes de fêtards s'agglutinent sur les plages des côtes pour célébrer des anniversaires, se retrouver tout simplement, se défouler ...bref...faire descendre la pression engendrée par les contraintes sanitaires liées au Covid-19. 

Contraintes qui ne sont pas toujours comprises par ailleurs par les hôteliers, les restaurateurs et ceux qui transgressent les règles de prévention. Touristes ou pas. 

Dimanche 17 janvier 2021, le ponton et la plage de Grande Anse se sont ainsi retrouvés en quelques minutes envahis par des propriétaires et passagers de petits bateaux, 300 selon les observateurs, arrivés un à un sur le rivage. 

 

" Sommes-nous hors-la-loi en Martinique ? "

 

Excédé, un riverain a saisi quelques instants de cette fête. Il souhaite préserver son anonymat mais affirme ne pas pouvoir rester passif devant ce rassemblement.

Je suis Antillais et j'ai 70 ans. Ça nous inquiète tous de voir ces débordements des uns et des autres alors que nous sommes en pleine crise sanitaire. Sommes-nous hors-la-loi en Martinique ? Je trouve scandaleux de braver ainsi les consignes et de nous faire prendre des risques.

Verbatim de l'auteur de la photo du rassemblement sur la plage de Grande Anse.

 

Les restaurateurs sont excédés 

 

Accusé sans preuve aucune d'avoir organisé cette fête par l'auteur de cette photo, le patron du restaurant "Le P'tit bateau" est lui aussi excédé par ces débordements. 

Mon établissement respecte la règle de 6 personnes par table. Je n'ai aucun intérêt à transgresser les règles. Je n'ai en aucun cas organisé de fête mais j'ai vu des petits bateaux arriver un à un, se donner le mot pour fêter un anniversaire. Ils sont tous arrivés avec leur thermos ... qui aurait pu les arrêter ? Je suis allé les voir et ils m'ont dit que cela leur était égal de payer une amende. 

Le restaurateur du P'tit Bateau.

 

De leur côté les clients du restaurant n'ont pas osé descendre sur la plage face à un tel regroupement.

De multiples photos et vidéos de cette fête circulent sur les réseaux sociaux narguant ainsi les autorités et faisant fi du danger potentiel que ces rapprochements peuvent générer. 

Quid des consignes et des contrôles des mesures sanitaires en Martinique ? Est-il possible d'endiguer ce raz-de-marée de personnes en manque de défoulement ? S'agit-il d'une provocation de plus vis-à-vis de l'Etat ?

Qu'en sera-t-il au moment du carnaval ?

Des contrôles insuffisants 

 

Interrogés par le restaurateur, les participants à cette fête ont tous répondu avec légèreté. 

Cela nous est égal de payer une contravention de 135 euros. Nous sommes plus de 300 et nous ne voyons aucune force de l'ordre à l'horizon.

Propos tenus par les participants à la fête de Grande Anse ce dimanche 17 janvier 2021.

 

La préfecture de Martinique a tenu à réagir : 

La préfecture condamne tout comportement irresponsable sans aucune distanciation ni port du masque. La circulation virale est toujours active sur l’ensemble de la Martinique. Il est nécessaire de respecter les mesures de protection dans la lutte contre l'épidémie de la covid-19, y compris dans le cadre familial et amical.

 

La préfecture rappelle que tout regroupement de plus 6 personnes est interdit sur la voie publique (sauf exceptions listées au II et III de l’article 3 du décret du 16 octobre 2020) et que l’accès aux plages est toujours interdit entre 19h00 à 5h00. Briser les chaînes de contamination et éviter autant que possible une augmentation du taux incidence lié à la Covid-19 sont nos priorités actuelles.

Préfecture de Martinique.

 

Sans moyen de contrôle sur place, les consignes gouvernementales risquent fort de rester lettre morte.