Covid-19 : un projet de loi qui compromet les droits et les libertés civiques fait polémique à Sainte-Lucie

l'Assemblée Nationale de Sainte Lucie.
L'Assemblée nationale est réunie ce mardi 29 septembre 2020 à Castries. Les avocats et les hôteliers ont écrit au Premier ministre, Allen Chastanet, au Garde des sceaux, Stephen Julien et au président de l'instance parlementaire, Andy Daniel, pour demander le report du projet de loi Covid-19.
À Sainte-Lucie, l’état d’urgence mis en place au début de l’épidémie du coronavirus prend fin demain, mercredi 30 septembre 2020.

Un projet de loi dénommé "Covid-19" est à l'étude ce mardi 29 septembre par les députés.
Certains textes suscitent des interrogations chez les juristes. Selon les membres de l'Association du Barreau, ce projet de loi compromet les droits et les libertés civiques.

On a pris connaissance de ce projet de loi à travers les réseaux sociaux. L’association du barreau n’a jamais été consultée. Voter cette loi si importante pendant une seule séance de l’Assemblée, sans aucune consultation des parties prenantes, est inacceptable.

Association du Barreau de Sainte-Lucie


Selon le gouvernement, ce projet de loi COVID19 est nécessaire pour limiter la propagation du Covid-19, maintenir l’ordre public et la sécurité sanitaire. La majorité des articles établit des protocoles pour la gestion du virus à Sainte-Lucie.


Des pouvoirs étendus 


D’autres articles suscitent les inquiétudes comme celui-ci qui autorise le gouvernement à réquisitionner bâtiments, bateaux, avions ou d’autres biens sans raison préalable.

Si la loi est votée, le gouvernement aura le droit de poser un dispositif de surveillance à distance pour vérifier si une personne, placée en quarantaine, quitte son domicile ou le centre de quarantaine.

Ce dispositif de surveillance peut être un bracelet de suivi électronique ou un patch électronique. Il est porté pendant 14 jours et est obligatoire pour tous les individus placés en quarantaine. En plus, il est payant.
Les forces de l'ordre de Sainte Lucie seraient dotées des pouvoirs exceptionnels.
Ce projet de loi donne aux forces de l’ordre des pouvoirs exceptionnels. Les policiers peuvent interpeller, interroger et arrêter toute personne soupçonnée d’avoir violé la législation.

De lourdes contraventions sont préconisées comme des amendes allant jusqu’à mille dollars (plus de 300 euros) ou une peine de prison de 6 mois avec ou sans travaux forcés. Les biens et les fonds du coupable peuvent être également confisqués.

La liberté d’expression est menacée par ce projet de loi. Il sera interdit de publier ou de poster sur les réseaux sociaux des messages de peur de panique et de haine raciale.

L'association des Hôteliers de Sainte-Lucie, qui représente le secteur touristique du pays, à également demandé un report du vote de la loi Covid-19. Si ce projet est adopté, il sera en vigueur pour une durée de 2 ans.