La crise du MIM sera-t-elle dénouée devant les tribunaux ?

Troisième report de l'assemblée générale du MIM
C’est le 17 septembre 2019 que le tribunal de grande instance de Fort-de-France entendra les partisans et les adversaires de la dissolution du Mouvement indépendantiste martiniquais. La controverse est loin d’être éteinte.
 
Le tribunal de grande instance va-t-il prononcer la dissolution du Mouvement indépendantiste martiniquais ? C’est de cela dont il s’agit dans cette querelle interne à l’une de nos principales formations politiques. Après 40 ans d’existence, elle risque de disparaître pour des raisons d’ordre administratif.Toutefois, cette solution extrême n’est pas encore arrivée. Si la structure juridique abritant le MIM est dissoute, rien n’empêchera à ses militants de créer une autre association. La formation présidée par Alfred Marie-Jeanne ne cessera pas d’exister sur le plan politique du simple fait des magistrats. Les péripéties sont loin d’être terminées, car les militants protestant contre le non-respect par la direction de certaines règles de fonctionnement, restent très mobilisés.

La controverse est d’autant plus vive que c’est la première fois dans notre histoire que des membres d’une formation politique se disputent de la sorte quant au caractère légal de leur organisation. Le plus piquant, c’est que ce sont des militants indépendantistes qui demandent aux tribunaux de trancher un litige. Or, ce courant politique a toujours mis un point d’honneur à ne pas s’adresser à la justice supposément "coloniale".
 

Les indépendantistes se déchirent au tribunal, du jamais vu !


Sur le fond, cette bataille judiciaire masque l’affaiblissement de la principale formation politique revendiquant l’indépendance nationale. Cet idéal porté depuis plusieurs décennies tend à s’estomper. Il reste à déterminer si la liquidation de l’idéal indépendantiste relève de la responsabilité des contestataires ou de la direction du mouvement.

Les contestataires s’appuient sur les statuts et sur la doctrine pour estimer que leurs dirigeants se sont écartés des fondamentaux du MIM. Lesquels rétorquent que ces militants se réclamant du courant historique sont animés par l’amertume et ne songent qu’à déstabiliser le président.
 

La crise du MIM constitue un authentique cas d’école


Le tribunal n’est pas amené à trancher sur des désaccords politiques ou idéologiques. Ceux qui réclament le retour à l’esprit et à la lettre des documents du MIM n’en attendent pas tant. La direction de la formation, entièrement investie dans la démarche pragmatique de gestion des collectivités locales non plus. Quelle que sera la décision du tribunal, la crise du MIM constitue un authentique cas d’école.