Les Cubains ne se réjouissent pas après la passation de pouvoir entre Raul Castro et Miguel Diaz-Canel

Raul Castro ancien président de Cuba avec son successeur Miguel Diaz-Canel
À Cuba, le président n’est plus un Castro. La politique communiste, en place depuis 60 ans, ne changera pas sous Miguel Diaz-Canel. Cette politique n’a pas pu résoudre les problèmes économiques. Les Cubains ont le sentiment que rien ne changera.
Les médias occidentaux ont tous titré sur la passation de pouvoir entre Raul Castro et le nouveau président, Miguel Diaz-Canel. Âgé de 57 ans, il est censé représenter la relève, le renouveau entre les générations. 

L’absence d’enthousiasme dans les rues du pays marque l’indifférence de la population. Toute manifestation contre le régime est interdite. Les Cubains sont donc restés chez eux. C’est une expression forte dans un pays habitué aux grandes parades pour fêter le pouvoir et ses leaders.

Quelques dissidents anti-castristes qui ont pu accéder à Internet, ont interprété cette absence de joie.
Yoani Sanchez, bloggeuse dissidente de Cuba
La bloggeuse dissidente Yaoni Sanchez, régulièrement ciblée par la police secrète, a pu publier un article sur le site allemand Deutsche Welle. Selon elle, les cubains sont fatigués par la crise économique sans fin.

"La majorité des Cubains lutte tous les jours pour joindre les deux bouts. Il y a une vision pour un autre Cuba, mais tous les efforts se sont penchés sur les problèmes quotidiens. Comment trouver assez à manger, comment payer le transport pour aller au travail ?", écrit Yaoni Sanchez.


Sept Cubains sur dix n’ont connu que le régime castriste. Les cubains n’ont pas l’habitude de rêver d’autre chose. Dans un bref discours, le nouveau président Miguel Diaz-Canel a affirmé que la politique menée par les Castro sera maintenue.

“Le mandat voté par les élus de cette législature est la continuation de la Révolution. J’assume la responsabilité pour laquelle on m’a élu. J’ai la conviction que tous les cubains seront fidèles à l’héritage du Commandante en jefe, Fidel Castro Ruz, le leader historique de la révolution cubaine".

Cuba: des maisons détruites par l'ouragan Irma à la Havane

Le contexte semble complexe pour le nouveau président


Un discours qui fatigue davantage les cubains qui ne se sont toujours pas remis du passage de l’ouragan Irma en 2017. Le cyclone a tué dix personnes, détruit des milliers d’habitations déjà vétustes, et anéanti le secteur agricole. 

Sous la présidence de Donald Trump, Washington a verrouillé l’ouverture des relations initiées par Barack Obama. Le Venezuela qui a subventionné le régime castriste est en crise, et les aides économiques ne sont plus aussi généreuses.