Des médecins cubains ont livré de nouveaux témoignages accusant leur gouvernement de les avoir mis en "esclavage" lors de missions à l'étranger, dans le cadre d'une plainte déposée l'an dernier à la Cour pénale internationale (CPI), ont annoncé mardi 22 septembre 2020 des associations de plaignants.
Fierté nationale créées après la révolution, les missions médicales cubaines à l'étranger sont aussi devenues l'une des principales sources de revenus du gouvernement de l'île caribéenne grâce à des milliers de soignants dans des dizaines de pays.
Mais une plainte déposée en mai 2019 à la CPI accuse notamment l'ex-président Raul Castro et l'actuel, Miguel Díaz-Canel, de crimes contre l'humanité pour "esclavage, persécution et autres actes inhumains".
Le nombre de témoignages versés à ce dossier a bondi à 622 en août, contre 110 lors de son dépôt, a annoncé mardi 22 septembre 21020, à Madrid Javier Larrondo, fondateur du groupe des Défenseurs des prisonniers cubains (CPD), porteur de la plainte avec le groupe politique Union patriotique de Cuba (Unpacu).
"622 témoignages qui sont identiques, similaires (...) de médecins cubains dans le monde entier" qui ont souffert "d'esclavage", a dénoncé M.Larrondo
"J'ai essayé de les voir de plusieurs façons et je n'ai pas pu", a confié le Dr Rojas, les larmes aux yeux.
Rejetée par l'exécutif de La Havane, l'accusation vise les "missions d'internationalisation" pour lesquelles de nombreux professionnels, dont beaucoup de médecins, sont envoyés pour trois ans afin de travailler dans différents pays qui paient directement l'État cubain pour les services rendus.
Les services médicaux ont généré plusieurs milliards d'euros de revenus entre 2011 et 2015, soit plus le tourisme et le rapatriement de fonds, d'après des sources officielles.
Mais cette manne financière s'est réduite ces dernières années à cause de la crise au Venezuela, où travaillent près de 20.000 soignants cubains, et à cause de la fin du programme "Plus de médecins" au Brésil décidée par La Havane après les critiques du président brésilien d'extrême-droite Jair Bolsonaro.
Fin 2018, ces missions comptaient 34.000 professionnels dans 66 pays.