En Martinique par exemple, la pétition "pour un accès à la mer" via change.org (adressée au Président de la République, Emmanuel Macron et au préfet du territoire, Stanislas Cazelles), a déjà été signée par plusieurs milliers d’internautes.
Objectif : favoriser le sport dans l’eau et la survie des clubs de loisirs nautiques.
Ces signataires qui réclament aux autorités l’accès au domaine maritime à partir du 11 mai 2020 pourraient obtenir satisfaction, si les maires des communes concernées, formulent une demande en préfecture. C’est la dernière décision délivrée officiellement par le gouvernement le 7 mai dernier.
Pour la santé des citoyens... et des entreprises
Deux principaux arguments sont mis en avant par la plupart de ces pétitions : prévenir et soigner des maladies (telles que les douleurs articulaires, l'arthrose, le mal de dos...) et garantir la survie des entreprises de loisirs nautiques.
Nous prenons très au sérieux l’épidémie de Covid-19 (...).
Nous sommes par ailleurs conscients de la situation de tension qui demeure dans certains hôpitaux et souhaitons prôner un strict respect de la réglementation, par respect pour le personnel soignant et les personnes malades. En revanche, les mesures de confinement portent préjudice à notre santé physique et mentale.
L'appel de la nature
De nombreuses études médicales démontrent l’effet bénéfique du contact avec la nature sur le stress, l’anxiété, ou encore la dépression. Il est aussi démontré que cet effet bénéfique se répercute sur le système immunitaire et sur les comportements d’addictions (alcool, tabac, anxiolytiques, psychotropes).
Par ailleurs, en favorisant la motivation à "bouger" dans un environnement naturel agréable, ces activités permettent de lutter contre la morbidité liée à la sédentarité (prévention des maladies cardiovasculaires, obésité, diabète, insuffisance veineuse, douleurs articulaires, mal de dos...) inhérente au confinement.
(Les lanceurs d'alerte "pour un accès à la mer").
L'île (française) de Saint-Martin (située au nord de la Guadeloupe continentale), devenue en 2007 Collectivité d'Outre-Mer régie par l'article 74, a déjà rouvert ses plages au public, sans tenir compte de la date officielle du déconfinement (prévue le 11 mai). Il faut dire que le tourisme constitue l'un des pilliers de l'économie locale. Le 28 avril 2020, dans son discours sur la stratégie nationale de déconfinement, le premier ministre Édouard Philippe avait précisé que le déconfinement allait se faire "progressivement, prudemment (...)" car, "le risque d’une seconde vague, qui viendrait frapper un tissu hospitalier fragilisé, qui imposerait un re-confinement, qui ruinerait les efforts et les sacrifices consentis (...) est un risque sérieux, un risque qu’il faut prendre au sérieux".
Des "adaptations" possibles
Dans la déclinaison des résolutions de déconfinement, le chef du gouvernement qui joue la "prudence", a en effet souligné lors de cette intervention que "par mesure de précaution, les plages resteront inaccessibles au public au moins jusqu’au 1er juin". Mais Édouard Philippe a aussi laissé la porte ouverte à des "adaptions" territoriales.
Les maires doivent convaincre
À charge maintenant pour les premiers magistrats de convaincre les préfets d’accorder des dérogations, afin de rendre accessible les plages, en particulier à toutes les personnes habituées à faire du sport ou des exercices en mer, dont bon nombre de personnes âgées.
Les vertus thérapeuthiques de la mer
Les sports aquatiques permettent de :
- Remodeler la silhouette et tonifier l’ensemble des muscles ;
- D'améliorer la circulation sanguine et la tonicité de l’épiderme ;
- Renforcer le rythme cardiaque et ses capacités respiratoires ;
- Calmer les douleurs articulaires et renforcer la densité osseuse.
Les internautes ne sont pas à cours d'arguments.
(...) On peut aller dans les sites commerciaux et pas dans la nature ? Aucun sens.
(Régis)
La mer nous permet de nous ressourcer et d'évacuer les tensions et le stress.
(Marie)
(...) Depuis le confinement je ne peux me soigner. Le fait de ne pouvoir marcher sur le circuit habituel, de ne pouvoir faire de la gymnastique aquatique, aggrave mon état de santé. Je crains de ne devoir tout recommencer.
(Saint-Yves)
Nager ou faire de l'aquagym fait partie des conditions de bien-être physique et mental de nos populations, notamment des seniors.
(Marie-Noëlle)
Surtout pour ceux qui n'ont pas de séances de réduction depuis quelques jours.
(Lydia)
Il y a moins de risque dans un espace ouvert que dans des lieux fermés et climatisés comme les supermarchés.
(Marcel)
Des lors que les distanciation sont respectées cela ne devrait pas poser de difficultés.
(Edel)
Les conseillers municipaux se concertent
En Martinique, dès ce week-end, la réflexion sera engagée entre conseillers municipaux, afin de définir la stratégie à adopter face aux nombreuses plaintes des citoyens.
Selon nos informations, la plupart des communes balnéaires pourraient interpeller le préfet sous peu, pour une libération des accès aux plages.
Trois exemples de sites très prisés
À Sainte-Anne, la mairie pourrait privilégier la plage de la Pointe-du Marin (à l’entrée sud du bourg), d’autant qu’il y a un péage, afin sans doute d’essayer de combler le manque à gagner lié au confinement.
À Sainte-Luce, une décision pourrait intervenir dès le début de la semaine prochaine. La surveillance et l’encadrement des conditions barrières sont deux des préoccupations du conseil, pour la gestion des flux à la fois sur les 8 kilomètres de plage et le parcours santé du bord de mer.
Au Carbet (sur la côte caraïbe), la décision de rouvrir les plages au public, devrait intervenir rapidement si le préfet donne son accord. Le maire y serait très favorable, dans l’attente de l’appréciation de ses adjoints.
En revanche, concernant les communes dont le territoire est étendu à des îlets, ces derniers devraient rester fermer à la population jusqu’à nouvel ordre. C’est le cas du François et du Robert.