C'est la fin de l'Association départementale des consommateurs de la Martinique. Samedi 26 août, sa présidente Denise Marie va la dissoudre lors d'une assemblée générale extraordinaire.
C'est en 1982 que débute son histoire. "Des membres de l'association m'ont demandé de les rejoindre, j'ai accepté. En 1986, j'ai été élue vice-présidente. Enfin, depuis 1992 j'en suis la présidente. Cela fait 31 ans".
Pourquoi la fermeture ?
La fermeture est due à la crise Covid. Nous avons subi une forte baisse du nombre d'adhérents. Désormais nous sommes 47 et la cotisation coûte 35 ou 45 euros. Cette rentrée d'argent ne suffit pas face aux différentes charges comme le loyer, la maintenance informatique. De plus, la secrétaire qui assure l'accueil des consommateurs est en arrêt de travail. On ne reçoit donc plus personne. Conséquence, on n'a pas présenté le dossier pour conserver la toute petite subvention accordée par le ministère des finances.
Denise Marie, présidente de l'ACDM
"J'ai le sentiment de ne pas avoir achevé mon travail"
Pendant toutes ces années, les consommateurs lui ont demandé des conseils. L'une de ses forces est de savoir communiquer. Elle arrive à vulgariser la finance. Alors à l'heure de dissoudre l'association, elle est triste.
J'ai le sentiment de ne pas avoir achevé mon travail. Dans cette période de grande précarité, les consommateurs sont toujours en demande. Ils me rencontrent, ils m'appellent, ils m'interpellent, ils me disent "Madame Marie j'ai tel petit problème, qu'est-ce que tu peux faire ?".
Denise Marie
Toujours présente pour défendre les consommateurs
Marie Denise, désormais âgée de 81 ans et six mois, ne disparaît pas de la défense des consommateurs. L'octogénaire est toujours présente dans la commission de surendettement des ménages "pour veiller au traitement des dossiers de surendettement". Elle est aussi présente au niveau du centre hospitalier, ou elle défend les usagers du Centre Hospitalier Universitaire de Martinique, le ministère l'a également nommée à l'indemnisation des victimes des accidents médicaux pour la Martinique et la Guadeloupe.
Malheureusement la présidente ne pourra plus assurer toutes ses missions pendant encore longtemps. "Dans quelque temps, je ne pourrai plus me rendre en préfecture pour le BQP (NDLR : Bouclier Qualité prix) pour défendre encore la qualité et le prix".
Son constat vaut également pour sa présence au sein de l'observatoire du prix des marges et des revenus.
Le crédit renouvelable, l'un de ses principaux combats
Toutefois elle assure avoir demandé en tant que "personne qualifiée" de siéger dans différentes commissions au sein de la direction de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes.
À l'heure de faire le bilan de ses nombreuses actions, "Madame Marie" se souvient de sa lutte contre le crédit Revolving ou renouvelable. À cause de lui, les ménages martiniquais s'endettaient sans même le savoir. À la fin, ils ne pouvaient même plus le rembourser. Elle martèle qu'un "crédit n'est pas un complément de revenu, il faut pouvoir le rembourser".
"Merci"
Grâce à l'Association départementale des consommateurs de la Martinique (ACDM) beaucoup de Martiniquais ont reçu de l'aide.
Modestement, Denise Marie concède que les personnes qu'elles croisent lui disent souvent "merci".