Des annonces fortes pour lutter contre la précarité étudiante en Martinique

Le restaurant universitaire du campus des Antilles (pôle de Martinique).
Présidente depuis dix mois du "Centre National des Œuvres Universitaires et Scolaires" (CNOUS), Bénédicte Durand achève en Martinique ce qu’elle qualifie de "tour de France" des CROUS, à savoir les centres régionaux. Lors de cette étape martiniquaise, la dirigeante a pu mesurer les enjeux inhérents au quotidien des étudiants. Et les problématiques relatives à la résidence universitaire du campus de Schoelcher.

Une présidente qui a indiqué en substance être venue prendre le pouls du quotidien des étudiants, c’est-à-dire noter leurs difficultés et problématiques, mais aussi, plus largement, appréhender les enjeux auxquels font face ces CROUS.

Parmi les réalités généralement vécues par les étudiants, la précarité financière occupe souvent une place importante. Mis en place en 2020 durant la crise relative au Covid-19, le dispositif du "repas CROUS à 1 euro" a d’ailleurs été reconduit.

Pour le CROUS Antilles-Guyane, c’est quasiment 80% des étudiants qui déjeunent dans nos restaurants universitaires à un euro. Donc on voit bien que la demande est toujours aussi forte et que c’est un apport très important pour le budget étudiant quotidien.

Bénédicte Durand

(interrogée par Christine Cupit)

"Cette carte sera dotée de 50 euros par mois dans les outremers pour les étudiants boursiers" 

Lors de son passage en Martinique, la présidente du CNOUS a notamment annoncé l’activation, "dans les semaines qui viennent", d’un outil né du constat de cette précarité étudiante. Bénédicte Durand apporte quelques précisions.

Ce sera une carte mensuelle numérique proposée aux étudiants qui sont loin des restaurants universitaires. C’est donc une offre de services complémentaire aux restaurants universitaires. Cette carte sera dotée de 50 euros par mois dans les outremers pour les étudiants boursiers. Et de 30 euros pour les étudiants non boursiers. C’est vraiment une aide supplémentaire que l’Etat apporte aux étudiants et qui est bonifiée dans les territoires ultramarins par rapport à ce qui est proposé dans l’Hexagone, puisque pour les étudiants de l’Hexagone c’est 40 euros pour les boursiers et 20 euros pour les non boursiers.

La présidente du CNOUS

(au micro de Christine Cupit)

Cette future carte numérique constitue une bonne nouvelle pour Valérie Cabord, la directrice du CLOUS Martinique, le centre local. Les difficultés vécues par nombre d'étudiants appelaient en effet des réponses concrètes.

On a beaucoup d’étudiants en grande précarité, on a un taux de boursiers très important par rapport à la métropole. Et on a de plus en plus d’étudiants internationaux, également en précarité mais qui ne sont pas boursiers puisque ce sont des étudiants internationaux. Tout cela fait qu’on a vraiment une augmentation importante du nombre de repas à un euro. C’est important pour nous de pouvoir donner aux étudiants un repas équilibré. C’est très important pour nous de les soutenir sur ce poste de dépenses

Valérie Cabord

(interrogée par Christine Cupit)

Immeuble du CROUS (Centre Régional des Oeuvres Universitaires et Scolaires) de l'Université des Antilles, pôle Martinique.

En Martinique comme sous d'autres cieux, la précarité étudiante impacte d’autres champs que celui de  l’alimentaire. Et à écouter la directrice du CLOUS Martinique, là encore les besoins sont conséquents.

On attribue aussi des aides ponctuelles sur le transport, parce qu’en Martinique le transport est une problématique. Également sur l’achat d’ordinateurs car nous avons beaucoup d’étudiants qui sont en fracture numérique, alors que se multiplient les cours en distanciel. Avec l’aide des deux assistantes sociales du CROUS et l’aide du Centre national, on est vraiment opérationnels sur tout ce qui est précarité étudiante.

La directrice du CLOUS Martinique

(au micro de Christine Cupit)

À écouter Bénédicte Durand par ailleurs, des crédits devraient être consacrés à la "gestion d’urgence" du campus, c’est-à-dire à des réalités liées à l’éclairage, aux problèmes d'ascenseur, etc.

Quant aux problématiques récurrentes de sécurité sur le site ainsi qu'aux abords de la résidence universitaire, Valérie Cabord détaille les mesures déjà actées.

Très concrètement, on est en train d’installer des caméras de surveillance supplémentaires (…) On a aussi renforcé les rotations au niveau des patrouilles de sécurité, on est en train de renforcer l’éclairage et on va remettre en route tous les accès aux bâtiments. Il y avait des accès par badges à chaque bâtiment, mais ces accès ont été vandalisés. On a des bâtiments qui datent de 1977, de 1987, donc là on est en train de complètement changer tous nos systèmes, pour que nos étudiants se sentent plus en sécurité.

V. Cabord

Autant de chantiers, des plus "petits" aux plus conséquents, qui sont particulièrement attendus par la communauté étudiante du campus universitaire de Schoelcher.