Eau : le Comité Citoyen du Sud de Martinique demande des comptes aux fermiers et aux collectivités

Robinet d'eau potable (image d'illustration).
Le CCSM est mécontent et le fait savoir. Dans un courrier daté du 4 mai 2024, cette association citoyenne laquelle milite depuis des années contre les tarifs de l’eau potable jugés trop chers, dénonce maintenant la gestion de la ressource en cette période de pénurie. Les distributeurs et les collectivités sont visés : "Nous voulons savoir ce que vous avez fait de l’argent des contribuables durant toutes ces années".

Plusieurs communes sont toujours impactées par les coupures et les restrictions d’eau en cette période de carême. La ressource est plus rare dans les rivières, sans parler des canalisations défectueuses, ce à quoi s’ajoute un bras de fer entre les deux distributeurs de l’île, la SME et Odyssi.

"La sécheresse météo ne peut être prétexte..."

Face à ce que le Comité Citoyen du Sud de Martinique identifie comme "une sécheresse de la solidarité humaine de nos hommes politiques", l’association pointe du doigt les fermiers et les collectivités en charge de la gestion de l’eau sur le territoire.

La sécheresse météo ne peut être prétexte à cacher l’océan de problèmes que nous rencontrons dans la gestion de l’eau en Martinique, mais l’inconcevable décision des élus de Cap Nord de ne pas partager la ressource disponible est une ignominie absolue. Procéder à des travaux sur l’usine de Vivé en cette même période, quand ils auraient dû être menés bien avant, est un non-sens. Pénaliser certains usagers, en l’occurrence les habitants de Morne-Pitault François, par manque de pression sur le réseau à cause de travaux non réalisés du fait de l’opérateur SME, est une malveillance répréhensible.

Le CCSM

Le CCSM dénonce depuis plusieurs années les tarifs de l’eau potable jugés trop chers. Aujourd’hui, c’est la gestion de la ressource qui est sévèrement pointée du doigt par l’association citoyenne.

(Photo d'illustration).

"C’est une urgence !"

Le comité citoyen réitère ses exigences : * Que la guerre de l’eau entre la SME et ODYSSI n’impacte plus les usagers et soit définitivement réglée. Les donneurs d’ordre ce sont les élus. * Que l’Espace Sud et la CACEM s’accordent autrement que devant les tribunaux, pour gérer solidairement les usines de Rivière-Blanche et de Directoire. * Que Cap Nord et la CACEM prennent toutes les dispositions indispensables pour alimenter les usagers de Schoelcher, en procédant à la connexion immédiate de la commune sur le réseau Nord. * Qu’ODYSSI accélère sa procédure de mise aux normes du réseau d’eau potable sur tout le territoire de la CACEM. Les financements existent, les compétences locales aussi. C’est une urgence ! * Que la prise en compte du vote des élus de la CTM sur la mise en place de l’autorité unique de l’eau devienne leur Credo. * Que dans ces conditions, l’Espace Sud, CACEM et Cap Nord, ne procède à aucune augmentation du prix de l’eau.

Roger Lanoix, président du CCSM

L’association sera face à la presse ce lundi 6 mai 2024 dans un restaurant de Trois-Rivière à Sainte-Luce (à 11h), pour faire le point sur la situation et "les actions envisagées".