Les listes sur lesquelles figurent les Martiniquais doivent obtenir "plus de 5% des suffrages" pour bénéficier d’un nombre de sièges proportionnel à leur nombre de voix. Quelle que soit leur position sur le papier, ces candidats locaux affichent leur détermination pour cette élection, mais pour des raisons différentes.
Dans cet article, à moins d’un mois du vote, ils détaillent chacun leurs motivations (par ordre alphabétique).
Béatrice Bellay, 30e sur la liste "Parti Socialiste/Place Publique" emmenée par Raphaël Glucksmann.
Je suis candidate car la Martinique, les pays des océans comme j’aime à nous appeler, ne doivent pas se taire et rester muets dans le concert de paroles qui jaillit pendant cette période électorale notamment. Je suis candidate pour redire à mes compatriotes que nous devons choisir ceux qui conduisent à nos destins des politiques publiques, même au niveau européen. Et si la droite et l’extrême-droite sont encore majoritaires dans ces élections et que nous désertons les urnes, nous devrons assumer de laisser les autres élire à notre place, inlassablement (…) !
B. Bellay
"Nous avons besoin d’une Europe politique"
Nous devons plus que jamais, dans ce monde instable d’un ultra-libéralisme effréné, ancrer l’Europe à gauche car c’est l’avenir des peuples européens qui se joue. Nous ne pouvons laisser plus longtemps, aux néolibéraux, le soin d’emmener les peuples sur le chemin de la société de régression, celle qu’ils ont commencé à bâtir en Europe ; une société inscrite dans une mondialisation toujours plus inique, où l’on agite des hochets sociétaux pour distraire et diviser le peuple, tout en leur cachant la seule chose qui reste stable, la croissance à plusieurs chiffres des fortunes des plus riches et l’appauvrissement des classes moyennes et populaires ! Nous avons besoin d’une Europe politique, pas que d’une Europe économique ! Nous ne pouvons non plus fléchir, face aux démocraties illibérales, aux ultra-nationalistes et populistes des extrêmes.
B. Bellay
Kévin Capron, 28e sur la liste de "La France Insoumise" conduite par Manon Aubry.
Mes motivations pour figurer sur une liste aux élections européennes sont multiples et ancrées dans une vision à la fois locale et globale. D'abord, je suis profondément engagé dans le développement de l'agriculture en Martinique. Le pays regorge de potentiels, mais la filière rencontre des défis importants, notamment en termes de développement durable, de modernisation des pratiques et de préservation de l'environnement. Je souhaite faire entendre la voix des agriculteurs locaux au sein des instances européennes et contribuer à l'élaboration de politiques agricoles plus adaptées à nos réalités et à nos besoins spécifiques (…). De plus, la question de la culture et de l'identité martiniquaises occupe une place centrale dans ma candidature, mais elles nécessitent également une protection et une promotion actives. Je m'engage à défendre la diversité culturelle et linguistique.
K. Capron
"Une Europe plus inclusive, solidaire et respectueuse de la diversité"
Le scrutin européen revêt également une importance particulière pour plusieurs raisons spécifiques à la Martinique. Tout d’abord, les décisions prises au niveau européen ont un impact direct sur la Martinique, notamment en ce qui concerne le soutien aux secteurs clés (l'agriculture, le tourisme, la pêche… De plus, les enjeux tels que la préservation de l'environnement, la réduction des inégalités sociales, la gestion des ressources naturelles ou encore la lutte contre les effets du changement climatique, nécessitent l’attention de l’Union. En participant activement à cette élection européenne, les Martiniquais contribuent à la construction d'une Europe plus inclusive, solidaire et respectueuse de la diversité culturelle et régionale. Leurs voix comptent dans le processus décisionnel et peuvent contribuer à façonner l'avenir de l'UE.
K. Capron
Gabriel Jean-Marie, 72e sur la liste "Le Camp des Travailleurs" de Nathalie Arthaud et Jean-Pierre Mercie.
Cette élection est une tribune pour nous, car notre liste est la seule communiste, révolutionnaire, trotskiste, et internationaliste (…). Nous nous battons pour une société débarrassée de l'exploitation de l'homme par l'homme, débarrassée des classes sociales au profit de l'humanité. L'exploitation de l'homme par l'homme est le fait du système capitaliste ; elle est le fait d'une classe dominante : la bourgeoisie. C'est pour cela que nous militons aussi pour la création d'une véritable internationale ouvrière. Aujourd'hui, la situation mondiale va en sens inverse de ce que nous voulons ; elle écrase les peuples et les travailleurs partout.
G. Jean-Marie
"Il faudra renverser le capitalisme un jour"
C’est la raison pour laquelle nous participons aux élections de la bourgeoisie européenne, pour pouvoir expliquer le plus largement possible aux masses exploitées qu’il faudra renverser le capitalisme un jour. La Guadeloupe et la Martinique demeurent des pays marqués par les séquelles du colonialisme. On nous fait croire que nous sommes redevables des crédits de l'Union Européenne, mais quand la France contribue pour 21 milliards au budget de l'Europe, c'est nous aussi (en Guadeloupe et en Martinique) qui payons. Nous payons l'Union sous forme d'impôts directs et indirects, comme la TVA et autres taxes.
G. Jean-Marie
Max Orville (eurodéputé sortant), 18e sur la liste "Besoin d’Europe" de Valérie Hayer, membre de la majorité présidentielle.
Je suis candidat pour poursuivre mon action de député européen et de porte voix des Outre-mer. Depuis deux ans, j’agis pour nos compatriotes martiniquais et de tous les territoires ultramarins, pour lutter contre la vie chère, renforcer la continuité territoriale, protéger notre biodiversité et combattre les discriminations. En somme, faire en sorte que nos spécificités soient prises en compte au sein du Parlement européen. Je vote aussi la loi pour les 450 millions de citoyens européens, parce que nous faisons face à des défis que nous ne pouvons traiter qu’en Européens : le retour de la guerre, la concurrence internationale, les transitions écologiques et numériques à venir. Pour tout cela, je le crois, la Martinique a Besoin d’Europe.
M. Orville
L'UE, "pour un monde respirable, prospère et qui assure à chacun une place dans la société"
L’enjeu de ce scrutin est très simple : c’est dedans ou dehors. Souhaitons nous bénéficier de la solidarité européenne, des valeurs d’humanisme, de progrès, de liberté… ou souhaitons-nous sortir de l’Union Européenne ? Ma réponse est claire, l’intérêt des Martiniquais est de rester dans l’UE. Pouvons-nous faire l’économie de 600 millions d’euros pour financer nos infrastructures, l’eau, les projets de nos entreprises et associations… ? Au Parlement européen, nous travaillons pour que le monde de nos enfants, de nos petits enfants, soit un monde respirable, prospère et qui assure à chacun une place dans la société.
M. Orville
Pour voter à ce scrutin, "il faut être Français ou citoyen d’un pays membre de l’Union Européenne, être âgé d’au moins 18 ans, jouir de ses droits civils et politiques et être inscrit sur les listes électorales".