Le ministère de l’intérieur a validé mardi 18 mai 2021, les listes pour les élections territoriales de Martinique. Sur celles-ci, figurent majoritairement des citoyens encore inconnus sur la scène politique et quelques personnalités de la société civile. Mais il y aussi des ralliements inattendus.
Les 14 candidats et leurs colistiers sont désormais confirmés par le ministère de l’intérieur, chargé de l’organisation matérielle des élections et de la préparation du suivi du droit électoral. La particularité de ce scrutin des 20 et 27 juin 2021, c'est l’émergence de plusieurs citoyens et personnalités de la société civile sur les différentes listes. Mais beaucoup de ces nouveaux convertis sont détachés du sérail politique.
Félix Mérine et G-H Lagier entrent en politique
La première liste qui figure sur la publication officielle du ministère est celle de Serge Letchimy, baptisée "Alians Matinik". Sans surprise, plusieurs alliés qui ont siégé dans l’opposition "d’Ensemble Pour une Martinique Nouvelle" ainsi que des membres du PPM (Parti Progressiste Martiniquais), ont décidé de poursuivre avec le député de Fort-de-France.
Le patron yoleur le plus capé de Martinique, Félix Mérine, figure en 2e position derrière la tête de section du centre, la députée Josette Manin. Un peu plus loin, il y a une autre grande figure de la yole martiniquaise, Georges-Henri Lagier, 10e dans cette même section. La chef d'entreprise Sandra Casanova ou encore l'enseignante et syndicaliste Valérie Vertale Loriot ont choisi ce camp. Maurice Bonté, 1er magistrat de la ville d’Ajoupa-Bouillon et ex-président de l’association des maires, fera campagne dans le nord avec son homologue Bruno Nestor Azérot et plusieurs autres édiles.
Rita Bonheur à l’extrême gauche
La présidente de l’Union des Femmes de Martinique, Rita Bonheur, est tête de section du centre aux côtés de Marcel Sellaye, le représentant de "Respé". Quelques syndicalistes de la CDMT figurent également sur cette liste. Une autre féministe, Georges Arnaud, l’ancienne présidente de l'UFM, (aujoud'hui membre de Culture Égalité), est elle aussi tête de section dans le sud.
Des dissidents avec le député du sud
Comme on s’y attendait, Jean-Philippe Nilor, tête de liste de "Ansam Pou Péyi Nou" a convaincu plusieurs de ses camarades de la majorité sortante. Parmi ces dissidents du "Gran Samblé Pou Ba péyi-a an Chans", il y a Aurélie Nélla, maire de Ducos, Marie-Line Lesdéma, Louise Telle, Marie-France Toul, Nadine Renard, Raphaël Martine, ou encore l’avocate Sandrine Saint-Aimée.
Sa consoeur, Pascale Mouriesse (dont le père fut maire du Carbet), fait ses premiers pas en politique en tant que tête de section à Fort-de-France. La députée Manuella Kéclard-Mondésir est quant à elle, seconde derrière la tête de section du nord, le maire Marcelin Nadeau. Son collègue du François, Samuel Tavernier, est chargé de mobiliser le centre.
Florent Grabin se lance…Maurice Laouchez revient
Deux personnalités de la société civile parmi d’autres, sont têtes de section avec Max Orville, le candidat de "Renaissance Martinique".
Il s’agit de l’écologiste Florent Grabin et de l’ex-banquier Maurice Laouchez, respectivement dans le centre et au sud. Autres adhérents connus sur cette liste, l’ancien syndicaliste de l’éducation nationale, Yvon Joseph-Henry ou encore le chef d’entreprises Emmanuel Dereynal.
Les socialistes sont présents
Béatrice Bellay, tête de liste de "Nou Ka Fè Yonn", a placé un autre socialiste en seconde position pour animer avec elle la section du centre. C’est Frédéric Béret, ex-secrétaire départemental de la FSM. Quant à Daniel Robin qui partage le ticket avec la candidate, il est tête de section à Fort-de-France.
Du sang neuf autour de Philippe Petit
Pour cette nouvelle tentative, le pharmacien retraité, Philippe Petit, tête de liste de "Matinik Doubout" s’est entouré de sang neuf. Parmi ces profils variés, il y a le musicien Alex Bernard, 15e sur la section de Fort-de-France.
Les socioprofessionnels sont dans la course
Le chef d’entreprise Philippe Jock représente la liste "DECLIC". Autour de lui, d’autres personnalités du monde économique comme Suzy Sorel. Dans celui de l’éducation, Marie-Clotilde Hardy-Dessources est tête de section du Nord. Daniel Chomet, ex-adhérent du PPM et écologiste convaincu, a rejoint cette liste. Henry Romana, l’ancien maire de Fond-Saint-Denis, apportera sa contribution dans le nord.
Ralph Monplaisir, la candidature surprise
Le maire de Case-Pilote s’est lancé dans cette bataille contre toute attente, alors que d’aucuns supposaient qu’il se rangerait aux côtés de son frère Yann, dont il partage la même sensibilité politique. Ralph Monplaisir qui est la tête de liste de "Tous Pour La Martinique", s’est lui aussi entouré d’une majorité de citoyens.
Le sortant rempile avec des fidèles
Alfred Marie-Jeanne avait annoncé très tôt qu’il serait candidat à sa propre succession, mais c’était sans compter d’importantes défections au sein de sa majorité. La tête de liste du "Gran Samblé Pou Matinik", pourra néanmoins s’appuyer sur de fidèles soutiens dont plusieurs élus de la mandature sortante.
Parmi eux, Christiane Bauras, Marie-Hélène Léotin, Stéphanie Norca, Francis Carole, Miguel Laventure, Lucien Adenet, Louis Boutrin ou encore Daniel Marie-Sainte. Les maires Gilbert Couturier, Eugène Larcher et José Mirande ont choisi le même favori. Idem pour leur collègue Justin Pamphile, tête de section du nord, dont le ralliement a été la surprise majeure sur cette liste. L’avocate Margaret Tanger, du "Parti Chrétien Démocrate" classé à droite, a elle aussi rejoint Alfred Marie-Jeanne.
Coup d’essai de Guy Ferdinand
Le restaurateur Guy Ferdinand a décidé de s’investir pour la première fois, à l’occasion de ces élections territoriales avec sa liste "La Martinique Avance". Ses colistiers sont essentiellement des débutants en politique, sauf Emilie Joncart. Cette dernière a été candidate pour la seconde fois lors des dernières municipales, au Vauclin.
"L'humain d’abord" pour Olivier Bérisson
La liste d’Olivier Bérisson s’appelle "AKM - Akté kilti Matinik". Ce militant "Rouge-Vert-Noir" met souvent en avant ce qu’il appelle "l’humain d’abord". Autour de lui, là encore, des citoyens sans doute déterminés mais peu investis jusqu’ici dans la chose politique. En revanche, le candidat Bérisson n’en est pas à son premier scrutin local. Yann Mievilly qui était candidat au départ, s'est désisté et "roule" désormais pour AKM. Il est tête de section à Fort-de-France.
Fred Lordinot est passé à droite
C’est Yan Monplaisir qui conduira la liste "Mi Chans Matinik". Après la déconfiture de l’alliance à laquelle le nouveau maire de Saint-Joseph a adhéré en 2015 avant de se rebeller, il a de nouveau sollicité la plupart de ses camarades élus de la droite. Mais pas que, puisque Fred Lordinot, conseiller de l’opposition EPMN, est désormais l’allié de l’homme d’affaires. Il est même tête de section du nord dont il est originaire.
Perle Lama a elle aussi accepté de s’investir sur cette liste, un premier plongeon dans le grand bain de la politique pour la chanteuse. C’est également une première pour l’avocate Virginie Mousseau, qui sera guidée au sein de ce groupe par sa sœur Karine, conseillère à l’assemblée et encore présidente du Comité Martiniquais du Tourisme. Diane Montrose, Marinette Torpille et Sylvia Saithsoothane restent mobilisées avec la tête de liste. Michel Chalono et Gabriel Lagrandcourt ont repris leur bâton de pèlerin pour faire campagne.
Adrianna Lamalle a choisi Catherine Conconne
L’ex-membre du Parti Progressiste Martiniquais, Catherine Conconne a pris son envol en solo, avec la liste "la Martinique Ensemble". La sénatrice mise beaucoup sur la variété des profils qui l’accompagne dans cette nouvelle étape de sa carrière d’élue. Parmi ses soutiens, l’ancienne athlète Adrianna Lamalle, qui elle aussi fera ses premiers pas aux côtés de la candidate aguerrie. Idem pour Katy Doré et Max Morinière, toujours dans le milieu sportif.
La journaliste Barabara Jean-Elie est sur la liste, comme Lucie Lebrave, professionnelle de l’audiovisuel, ou encore l’enseignant Marc Séfil. La jeune ingénieure Kora Bernabé élue de l’opposition à la CTM, a choisi de continuer l’aventure avec Catherine Conconne. Cette dernière va notamment s’appuyer sur l’expérience de proximité de deux de ses lieutenants de campagne : Christian Rapha, tête de section au nord et Fred Michel Tirault au sud, respectivement maire de Saint-Pierre et du Saint-Esprit. Les deux hommes partagent une sensibilité de droite.
Une liste ouvrière en compétition
Gabriel Jean-Marie reste dans son couloir pour sa nouvelle participation à une élection locale. Sa liste s’appelle d’ailleurs "Combat Ouvrier - Faire entendre le camp des travailleurs". Ce professeur retraité depuis peu, adepte du communisme, a rassemblé entre autres plusieurs syndicalistes expérimentés, pour affronter l’échéance du 20 juin.
Ghislaine Joachin-Arnaud de la CGTM n’est pas tête de section, mais elle mènera campagne à Fort-de-France. Sa camarade Marie-Hellen Marthe-Dite-Surelly sera la coordonnatrice de la section nord, tandis qu'un autre secrétaire général de la centrale, Louis Maugée, se chargera du centre.
Bientôt la campagne officielle
Maintenant que les listes ont été validées, la campagne devrait s’accélérer, d’autant que les conditions n’ont pas été réunies en amont, à cause de la crise sanitaire. Elle débute officiellement le 31 mai prochain à zéro heure et s’achèvera la veille du premier tour, le samedi 19 juin 2021 à minuit.
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