La prochaine campagne pour les élections territoriales devrait permettre aux candidats à la CTM de rivaliser d’idées neuves et de visions originales, comme le déclarent certains. Le renouvellement de l’offre politique est à ce prix.
L’épidémie de coronavirus justifie le report du renouvellement des assemblées des collectivités locales dans toute la France. Ce sera au mois de juin, si les députés suivent les sénateurs. Et aussi si le conseil scientifique donne un avis favorable, le 1er avril 2021 au plus tard. Il reste à mesurer l’impact de ce report sur l’intérêt porté par la population envers ces échéances majeures.
Il convient de rappeler le rôle capital dans le mille-feuilles institutionnel que jouent le conseil départemental, le conseil régional et, pour nous, l’assemblée de Martinique. Ces institutions sont responsables des actions de solidarité sociale envers les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les enfants en difficulté, les familles à revenus modestes.
Elles s’occupent aussi de l’aménagement cohérent du territoire, du développement économique, de la construction et de l’équipement des établissements scolaires, de la formation professionnelle, ou encore de la promotion du patrimoine culturel. Ces collectivités disposent de prérogatives concernant quasiment tous les aspects de notre vie quotidienne.
L’initiative politique n’est pas interdite par la loi
Ses compétences sont définies par la loi, mais ses élus sont habilités à prendre des décisions politiques allant au-delà du cadre strict des textes. Un exemple parmi d’autres : le drapeau et l’hymne pour les rencontres sportives et culturelles internationales. Une décision controversée mais parfaitement légale prise par la CTM en novembre 2018.
Un autre exemple est le plan de réduction de la fracture numérique, mis en œuvre en janvier 2021. La CTM a procédé à l’achat de tablettes et d’ordinateurs pour les collégiens et les lycéens. Une décision consensuelle, non prévue par les textes, se situant néanmoins dans le droit fil de la politique d’équipement du territoire. Ces deux décisions sont autant d’indications sur la nature des projets qui pourraient être élaborés par les candidats.
Nous pouvons mentionner également les décisions prises pour amortir les effets néfastes de la crise sanitaire. La CTM a contracté un emprunt de 210 millions d’euros destiné à financer sa contribution à la relance de notre économie. L’opposition a critiqué le manque d’audace de la majorité, certes, mais les élus de tous bords n’ont pas hésité à s’investir dans des domaines peu usuels.
Renouveler l’offre politique, un défi majeur
Davantage qu’un catalogue, les électeurs espèrent des idées nouvelles et originales. Ainsi, sur le plan économique, il s’agit pour eux de trouver des solutions pour doper l’effet d’entraînement du tourisme sur d’autres filières de production, pour sortir de l’agriculture d’exportation, pour favoriser la nécessaire expansion de l’industrie, pour parvenir au plein emploi.
Nos futurs dirigeants devront expliquer aussi comment ils envisagent de retenir les jeunes au pays ou de les convaincre de revenir. En un mot, il est impératif que les candidats aux élections puissent dessiner le profil de la Martinique dans trente ans, bien au-delà de la durée du mandat de six ans de la CTM.
Si l’offre politique soit être renouvelée, ce processus passe aussi par l’élaboration de nouvelles idées et de visions originales. Plus que jamais, l’imagination est convoquée pour parvenir au pouvoir.