Jeudi 30 mai, les pharmacies de Martinique seront fermées. Les représentants de la profession pharmaceutique relaient l’appel à la grève lancé par les syndicats nationaux et l’Ordre national des pharmaciens.
À travers cette mobilisation, les professionnels souhaitent "alerter les patients sur le risque de déserts pharmaceutiques, faire part du mécontentement généralisé des pharmaciens sur les difficultés économiques auxquelles ils font face depuis près de trois ans et, enfin, sur l’absence d’avancée pour la réforme du troisième cycle des études pharmaceutiques (R3C)."
Cette action s'inscrit dans un contexte difficile, avec notamment le retour des menaces de dérégulation et la vente en ligne de médicaments par des plateformes commerciales avec des stocks déportés, auxquelles s’ajoute la persistance des pénuries que les pharmaciens subissent au quotidien, au détriment de leurs patients, qui sont les premiers pénalisés. L’avenir de l’officine est également suspendu à la publication de la réforme du 3ème cycle des études pharmaceutiques, réclamée par les étudiants en pharmacie ainsi que par l’ensemble de la profession depuis plus de sept ans !
Syndicat des Pharmaciens de la Martinique
Pour une "rémunération plus juste"
Les officinaux réclament une "revalorisation significative de leur rémunération dès 2025". Selon eux, "les propositions actuelles de l'Assurance maladie sont insuffisantes pour assurer la viabilité des officines, qui emploient 130 000 personnes".
Les revendications sont économiques puisque nous souhaitons une revalorisation de nos honoraires. Nous sommes des professionnels de santé, mais nous sommes également des entreprises avec des charges. Nous subissons l’inflation comme tout le monde. Aujourd’hui, nous n’avons pas de réponses satisfaisantes par rapport à la rémunération. Nous avons décidé de dire STOP parce qu’on n’a pas l’impression d’être entendus, ni écoutés.
Léa Donardim, présidente du Syndicat des Pharmaciens de la Martinique
La mobilisation des pharmaciens du jeudi 30 mai revêt un caractère exceptionnel. Il ne s’agit que de la deuxième grève dans l’histoire récente de la profession, après celle de 2014.