La zone portuaire, le terminal de Varreux, est situé sur l'artère principale qui relie l'aéroport international et le centre-ville de la capitale, Port-au-Prince. La route traverse des zones contrôlées par de puissants gangs d'Haïti.
Pour accéder ou quitter le port, il a fallu payer une somme d’argent aux bandits pour acheter un couloir de sécurité.
Aujourd’hui, la situation a changé. Les bandits ont commencé à saisir les camions-citernes, remplis de carburants ainsi que les chauffeurs et les assistants. Le 7 octobre 2021, deux camions ont été détournés.
Soit les bandits exigent une rançon contre la libération du camion, sa cargaison et le personnel, soit ils décident de vendre le carburant sur le marché noir.
C’est un défi de se rendre au terminal pour approvisionner le réseau de distribution.
Presque la totalité des stations-service payent pour transporter leurs produits pétroliers depuis le terminal portuaire. Aujourd’hui, entre les détournements, les actes de vandalisme perpétués dans des stations-service et la pénurie des carburants, les pertes s'élèvent à 50%.
Les pénuries perdurent
Cela fait des années que les Haïtiens font face à des problèmes des carburants. Les ruptures de stocks nuisent au fonctionnement économique du pays. Privées d’un approvisionnement régulier, les centrales électriques ne peuvent pas fournir le courant tous les jours.
Fin septembre 2021, le gouvernement haïtien a versé 46 millions de dollars à BB Energy USA LCC, une société de négoce indépendante basée aux Texas (USA) pour l’achat de 445.000 barils de produits pétroliers. Une quantité suffisante pour remplir la moitié du stockage du pays. Aujourd'hui, la distribution risque d’être compromise par les gangs.
L'activité des bandits à proximité des zones portuaires où sont stockées des quantités de produits inflammables est dangereuse. Il y a quelques mois, au terminal de Varreux, pendant le déchargement d’une cargaison de gaz propane, le navire a été la cible de balles tirées par les gangs. Les opérations ont dû être suspendues.