"L’effondrement climatique a commencé". Cette phrase a été prononcée le 6 septembre 2023 par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Il commentait le communiqué de l’Organisation météorologique mondiale, une institution des Nations unies, selon laquelle notre planète a connu les trois mois les plus chauds jamais enregistrés dans l’histoire, de juin à août de cette année.
Les preuves sont évidentes, avec la multiplication des incendies meurtriers en Europe du sud et en Amérique du Nord. Constatons également l’inhabituelle canicule sur les deux rives de la Méditerranée, ces derniers jours. L’augmentation des températures nous touche aussi. Depuis quelques semaines, la chaleur est insupportable en Martinique et dans tout notre archipel.
Les causes du réchauffement du climat sont parfaitement connues, et depuis longtemps. La température de la surface des océans et des terres habitées ne cesse d’augmenter depuis la Révolution industrielle entamée voici deux siècles à cause de la sur-utilisation des énergies fossiles.
Depuis les années 1800, le charbon puis surtout le pétrole servent à produire notre électricité et assurer nos transports. Au prix d’émanations trop massives de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, le dioxyde de carbone, ou CO2, notamment.
Les causes du dérèglement du climat sont parfaitement connues
Des effets sont ressentis sur toute la planète. Si nous avons de la chance que les incendies géants observés ailleurs épargnent notre archipel, il est soumis à d’autres effets néfastes : l’érosion du littoral, les atteintes à la biodiversité, la violence des ouragans, les périodes de sécheresse. Les climatologues nous apprennent que les petites îles sont plus vulnérables aux modifications du climat que les territoires continentaux.
Ces changements ont produit ou vont produire des catastrophes naturelles mais aussi humaines. Plusieurs de nos pays assoient leur développement économique sur des activités directement impactées par les effets des dérèglements du climat comme le tourisme, la pêche, l’agriculture.
Ici comme ailleurs, Nous n’avons pour solution que l’adaptation, puisque nous ne pouvons plus juguler la hausse des températures. La relocalisation de la population, des infrastructures et des activités dans des zones éloignées du littoral constitue une piste de réflexion et d’action.
Un chemin timidement entamé en Martinique, mais une voie de salut à considérer. À condition que tous autant que nous sommes – la population, les entreprises, les associations, les collectivités – agissions réellement pour rendre évidente ce scénario.
Ce sera notre manière de porter notre réponse aux propos du secrétaire général de l’ONU, habitué des phrases choc sur ce thème. II y a un mois, il avait annoncé la fin de "l’ère du réchauffement climatique", et l’avènement de "l’ère de l’ébullition globale". Et s’il avait raison ?