Signé par 19 citoyens, ce manifeste appelle les martiniquais au dialogue.
Il s’agit pour nous de lancer un grand effort démocratique. Nous ne voulons plus que l’expression dans notre pays soit réduite à des actes partisans. Nous ne voulons pas que seule une faction ou une autre décide pour l’ensemble des Martiniquais de ce qui doit être fait de notre héritage commun. Ce que nous désirons c’est rassembler nos forces et décider ensemble de la direction vers laquelle nous voulons avancer.
Les dix rédacteurs de ce document mettent l'accent sur l'urgence d'ouvrir le dialogue sur la justice sociale, économique et environnementale de la Martinique et en particulier :
Sur la réparation face à la chlordécone. Sur la résolution du problème de la pollution de nos sols. Sur les questions qui nous concernent tou.te.s. et les outils à mettre en place pour faire avancer notre communauté et notre souveraineté.
Une action artistique éphémère sur la porte du parc Aimé Césaire
Cet appel vient à point nommé pour tenter de rétablir des liens nécessaires entre les martiniquais afin que s'instaure une véritable écoute et non des ultimatums de part et d'autre.
Nous proposons une intervention artistique éphémère et non invasive sur la Porte du Parc Aimé Césaire. Pour continuer la pratique du cannibalisme esthétique et urbain imaginé et pensé par Suzanne Roussi et Aimé Césaire et mis en oeuvre sur la Porte du Parc par Khôkhô René-Corail.
Le PPM entre dialogue et fermeté
Dans un communiqué "Pa Menyen Césaire" en date du 28 juillet 2020, le PPM (Parti Progressiste Martiniquais) annonce que s'il reste ouvert au dialogue, il "ne pourra tolérer que l'oeuvre d'Aimé Césaire soit endommagée et détruite.
Menacer de destruction une partie du Parc culturel Aimé Césaire, c'est s'attaquer à l'oeuvre de l'homme lui-même qui a réussi à faire de cet espace un des plus grands et hauts lieux de la culture martiniquaise. C'est donc avec fermeté que nous nous opposerons à toute agression du Parc Culturel Aimé Césaire.
Le PPM rappelle également les règles du fonctionnement démocratique d'une société.
Nous rappelons également que le maire de Fort-de-France, à l'instar des autres maires, n'a de sommation ni d'injonction à recevoir de quiconque. Élu démocratiquement, il est le représentant du peuple foyalais.
Communiqué "Pa Menyen Césaire"
Une situation "explosive"
Le Martiniquais Emmanuel Argo ,fondateur du CGC de l’encadrement début des années 80, décrit une situation explosive en Outre-mer dans un article publié par le blog Médiapart.
De plus en plus informés, les peuples refusent de subir les excès d’une mondialisation sauvage qui remet en question les valeurs démocratiques et engendre de nouvelles dictatures populaires.
Il dénonce le fait que si "l'esclavage a pris fin dans les textes, il en va autrement dans les faits et les esprits".
La place des populations noires et de couleur, que ce soit dans la société, dans l’entreprise ou dans l’espace public, reste celle de la soumission, sans réel dialogue, à un ordre préétabli et d’un autre temps ; la question est d’autant préoccupante qu’elle pourrait dégénérer en violences urbaines. Cette question doit être réglée rapidement, sans toutefois dans l’urgence comme à l’accoutumée, par les représentants de la société civile de toutes origines, y compris descendants de colons et des élus.
Á la Martinique, Emmanuel Argo a donc créé et présidé le syndicat CFE-CGC de l’encadrement début des années 80 en revendiquant l’antillanisation de l’encadrement public et privé. Á ce titre, a été nommé expert au Comité Économique et Social Européen à Bruxelles.
En France, il est conseiller municipal élu dans le Loir- et-Cher ainsi que membre de la commission du Développement Économique d’une Communauté de Communes de la même région.