Faute de scène à cause de la covid, le marionnettiste Virgil Venance occupe la rue

Le marionnettiste Virgil Venance a installé son théâtre dans la rue pour palier le manque d'activité par rapport à la crise sanitaire. ©Peggy Pinel-Féréol
Avec son "Téat Bwa Sèk", Virgil Venance a repris à sa manière, le chemin du travail. Il se produit avec ses marionnettes à la rue piétonne et sur le front de mer à Fort-de-France. Une solution trouvée après des mois d'arrêt à cause de la crise sanitaire.

Sur un air de "Dolly dawn", Labelle rejoint Pitak sur la scène du "Téat Bwa Sèk". Les deux personnages se lancent alors dans une danse au rythme des percussions pour le plus grand plaisir des jeunes spectateurs du jour. Sur leur vélo ou leur trottinette, ils ne résistent pas à l'appel de l'art. 

Les enfants s'approchent pour profiter du spectacle.

Ce théâtre improvisé est né de l'esprit fertile de Virgil Venance. Comédien et marionnettiste, il a imaginé les personnages, l'histoire et a fabriqué les marionnettes à fils, les costumes et les décors. 

Il installe son théâtre à la rue piétonne du centre-ville de Fort-de-France en semaine et sur le front de mer le week-end. Un retour à son art après plusieurs mois d'inactivité, par rapport à la crise sanitaire qui touche particulièrement les professionnels du spectacle. 

C'est deux envies partagées. Une envie de jouer énorme parce que ça fait quand même deux ans que je n'ai pas joué donc je fabrique et je joue. La deuxième envie c'est gagner de l'argent, parce qu'il faut manger.

Virgil Venance, comédien et marionnettiste

Il est intermittent du spectacle. Un statut particulier qui permet un accompagnement de l'allocation chômage en fonction d'un nombre d'heures travaillées de manière effective (507 heures sur 12 mois).  Cependant, sans scène, ni spectacle depuis des mois, difficile d'atteindre cet objectif. En outre, le dispositif "d'année blanche" mise en place par l'État s'est terminé le 31 décembre 2021. 

Labelle et Pitak sont les personnages inventés et fabriqués par Virgil Venance.


Malgré sa vingtaine d'années d'expérience, jouer dans la rue reste une occasion de côtoyer le public. 

C'est là où on croise du public de tout genre. Il y a des grands, des petits, des gens de différentes classes sociales. Tous ont un regard sur les marionnettes, ça, c'est intéressant à voir. Ça leur enlève un petit sourire. J'adore ça. Et ça me nourrit aussi. 

La scène, de manière plus classique, il y pense, mais les "projets en cours" devront encore attendre. 

Comme la plupart des artistes martiniquais, nous n'avons pas le pass sanitaire, beaucoup de salles nous sont fermées pour l'instant. Donc nous allons attendre que les choses se décantent. Mais il y a effectivement des projets.

En attendant, Virgil Venance engrange des idées et des histoires pour son "Téat Bwa Sèk". De nouvelles marionnettes à fils et à manchons devraient bientôt s'ajouter.