Comptage des morts, reconstruction de Mayotte, immigration : le Premier ministre François Bayrou maintient ses objectifs pour Mayotte

François Bayrou à Mayotte
Lors de sa prise de parole après avoir visité l'hôpital de campagne à Mamoudzou, le Premier ministre François Bayrou a maintenu ses déclarations : les estimations de milliers de morts sont surestimées et la reconstruction de Mayotte prendra deux ans.

Interrogé à la sortie de l'hôpital de campagne à Mamoudzou, ce lundi 30 décembre, le Premier ministre François Bayrou a maintenu ses déclarations sur Mayotte. Sur le comptage des morts, le chef du gouvernement estime à nouveau que les morts ne se chiffrent pas en milliers, mais en dizaines. "Il faut en parler avec une grande prudence, ce qui est frappant pour tous ceux que nous rencontrons c'est que les rumeurs de milliers de morts ne sont pas fondées à l'heure qu'il est" répond le Premier ministre. "Les observateurs de terrain, ils sont très avisés, ils sont allés rencontrer les cadis pour savoir où il y a eu des cérémonies religieuses." François Bayrou assure "ne pas avoir renoncé à avoir un bilan définitif."

François Bayrou répond aux questions sur la gestion de la crise après Chido à Mayotte; il aborde la question de l'immigration et évoque la rumeur sur le bilan humain après la catastrophe

Deux ans pour reconstruire, "un objectif qu'il faut fixer"

Sur la reconstruction du département, le Premier ministre a déjà promis qu'un plan "Mayotte Debout" serait annoncé d'ici la fin de cette journée de visite. "Le travail d'urgence, de sauvetage, de présence des services de l'Etat, ce travail est immense, mais au bout il y a la reconstruction", explique François Bayrou qui maintient la perspective de deux années pour rebâtir Mayotte. "C'est un objectif qu'il faut se fixer si nous savons prendre toutes les décisions nécessaires. Je crois que nous sommes là pour faire mentir la fatalité. On ne s'arrête pas à ce qui paraît possible, c'est tellement énorme, tellement grave, tellement déstabilisant, c'est un défi qui mérite d'être relevé et c'est notre responsabilité."

Immigration, droit du sol et interdiction des cases

"Quiconque prétendrait qu'il n'y a pas un problème d'immigration brûlant à Mayotte serait irresponsable" ajoute le Premier ministre, interrogé sur la question. "La population est profondément bouleversée et beaucoup en révolte, notre devoir c'est de poser la question et tenter d'apporter des réponses. Ça se fera au parlement, au Sénat et à l'Assemblée nationale, via des propositions de loi qui isoleront des sujets de blocage et on discutera avec toutes les forces politiques."

Selon le chef du gouvernement, la philosophie de son gouvernement est "ne rien cacher, ne rien laisser sous le tapis." François Bayrou a également rappelé avoir porté durant la campagne présidentielle de 2007 la proposition de supprimer le droit du sol à Mayotte et en Guyane. Le Premier ministre a en revanche marqué de la prudence sur la question d'interdire la construction de cases en tôle. "Il y a une telle demande de la population, c'est une demande dangereuse car ça fait des vagues de rejet considérables, si ces constructions en tôle disparaissaient, qu'est ce qui se passe pour ceux qui étaient là ? Comment peut-on les identifier et les ramener chez eux ?"