Le Premier ministre François Bayrou visite l'hôpital de campagne à Mayotte, l'ESCRIM qui a battu son record de patients par jour

Le Premier ministre François Bayrou et le ministre de la Santé Yannick Neuder à la rencontre des patients de l'hôpital de campagne, installé au stade de Cavani
Le Premier ministre François Bayrou, accompagné de ses ministres dont le ministre de la Santé, a visité l'hôpital de campagne installé au stade de Cavani, à Mamoudzou, pour suppléer le CHM qui a été endommagé. Le site a dépassé son record de patients par jour, avec 200 patients quotidiennement contre 130 après le séisme en Turquie en 2023.

La délégation ministérielle menée par le Premier ministre François Bayrou a visité l'hôpital de campagne monté au stade de Cavani. Malgré plusieurs jours de retards par rapport à la date annoncée, l'ESCRIM a pu accueillir ses premiers patients le mardi 24 décembre. "On accueille environ 250 patients par jour", explique un responsable de la sécurité civile au Premier ministre et au ministre de la Santé, Yannick Neuder. Un plus tôt, il confiait à notre reporter sur place qu'il s'agit d'un record pour l'ESCRIM. Le précédent étant de 130 patients par jour suite au séisme en Turquie en 2023. 90 patients ont notamment été opérés dans les deux blocs, une centaine de femmes enceintes ont pu être prises en charge. Un accouchement a été réalisé, dans une voiture sur le parking du site.

Donner le temps au CHM de "remonter en puissance"

"Il y a une collaboration fine avec le CHM, car pour les patients les plus lourds, la structure n'est pas forcément adaptée pour les accueillir sur la durée", poursuit le responsable. "Elle est faite pour 15 interventions chirurgicales mineures, sept majeures par 24h", avant de préciser : "on fait du parage de plaies essentiellement, il peut y avoir nécessité pour des interventions majeures, comme des amputations sur des jambes." Les opérations chirurgicales restent gérées majoritairement au CHM, certains équipements manquent à l'hôpital de campagne. "C'est un rythme de travail très dense", concède le responsable du site.

Concernant le centre hospitalier, "actuellement on est à 60% de nos capacités, ça reste fragile car le bâtiment est quand bien endommagé, mais les services reprennent leur activité", explique le directeur de l'Agence Régionale de Santé, Sergio Albarello. "La stratégie qu'on a mise en place, c'est de décharger la charge de travail sur l'ESCRIM pour remonter en puissance le CHM.

"C'est une intervention d'urgence"

Le site a mis plus de temps que prévu à se monter. Il a notamment fallu trois jours aux équipes pour l'installer contre 24h habituellement. "Il a fallu l'acheminer, les 90 médecins, chirurgiens, infirmiers, ont pu faire ça en 72h, c'est impressionnant", explique François Bayrou. "Normalement, il est fait pour rester un mois, six semaines, c'est une intervention d'urgence. Pendant ce temps-là, on va essayer de faire repartir l'hôpital général. Il faut renforcer les toits pour qu'il puisse se remettre en route."