Pour son premier voyage en tant que ministre des Outre-Mer, Manuel Valls a eu un discours ambitieux pour lutter contre la vie chère et favoriser le développement économique local, le 17 mars, à Fort-de-France.
Tout d'abord, il a annoncé une aide de 10 millions d'euros pour l'ensemble des acteurs économiques de la Martinique et a présenté les grandes lignes d'une future loi pour combattre le coût élevé de la vie dans les Outre-mer. Celle-ci devrait être présentée dans les "prochaines semaines" aux parlementaires.
Il s'agira de reprendre les propositions de loi déjà faites par certains élus ultramarins, mais également "d'élargir les propositions" pour enclencher une véritable transformation.
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La concurrence
Concernant la concurrence, qui figurera dans le projet de loi, Manuel Valls affirme ceci : "Oui le partage et les chaînes de valeurs Outre-mer ne sont pas équitables. Oui, il y a des grands groupes très performants qui jouent un rôle d'étouffement de l'économie. Nous en débattons en ce moment, ensemble, et je rencontrerais tous les acteurs".
Manuel Valls ajoute qu'il "croit en l'entreprise". "Nous devons libérer les énergies en permettant à notre jeunesse martiniquaise de rester ou revenir sur le territoire." Le ministre entend redonner "de l'oxygène aux Outres-mer pour mettre un terme aux pratiques anticoncurrentielles". Ainsi, il veut renforcer l'Autorité de la concurrence, notamment en créant un service dédié aux Outre-Mer.
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La transparence
"Trop d'entreprises ne publient pas leurs comptes. Je suis déterminé à renforcer les sanctions et les rendre plus dissuasives", lance le ministre. Ainsi, Manuel Valls souhaiterait que le représentant de l'Etat, puisse, par le biais du juge de commerce, obliger les entreprises à se conformer aux obligations de transparence. "Nous devons imposer la transparence sur les marges arrières (...) ; l'opacité nourrit la défiance."
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Les exigences
Pour le ministre des Outre-Mer, "tout le monde doit participer à l'effort" pour cette proposition de loi, notamment du côté des collectivités, avec "une réforme globale qui devra être mise sur la table". Il indique que l'Etat a pris ses engagements dans la prolongation de la loi de finances, concernant la TVA à taux zéro pour les produits de première nécessité.
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La renaissance
À moyen terme, Manuel Valls souhaite une "véritable" transformation économique aux Antilles. Il faut rompre avec la dépendance aux importations. Il faut favoriser la production locale et la souveraineté alimentaire". Il veut aussi expérimenter un dispositif pour "renforcer la place de l'agriculture locale dans les supermarchés" et "soutenir les circuits courts de distribution vers les consommateurs".
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Le bon sens
"Pour réduire les prix, il faut rompre avec un modèle infantilisant, paternaliste et ubuesque parfois", lance-t-il encore. "Limitons les importations depuis l'Hexagone et l'Union européenne". En d'autres termes, le ministre veut "un projet de loi qui soit une réponse forte et globale à la vie chère !"
La visite de Manuel Valls se poursuit le mardi 18 mars, avec des rencontres dans une exploitation agricole et une entreprise agroalimentaire au Gros-Morne. Il échangera également, au Fort-Saint-Louis, avec les acteurs impliqués dans la lutte contre les narcotrafics.