Pendant les jours gras, la ville de Fort-de-France était bien gardée. Barrages filtrants dans le périmètre du centre-ville, présence policière importante, agents de médiation et de sécurité privée en force.
Les parents ont amené leurs enfants et les personnes âgées ont installé leurs chaises sur le parcours du défilé. Des signes qui prouvent que la population se sentait en sécurité.
Selon les élus de la ville de Fort-de-France, les incidents signalés n’étaient pas d'une gravité majeure. Les grandes interventions ont eu lieu en marge du carnaval.
Les secouristes étaient installés sur 4 points de Fort-de-France.
La Croix Rouge, stationnée sur le boulevard du Général de Gaulle n’a soigné qu’une dizaine de personnes pendant les jours gras, la plupart pour des coups de soleil, la déshydratation et des malaises liés à un état d’ivresse.
Chiffres en berne pour certains commerçants
Depuis 30 ans, Rolf vend les déguisements de carnaval dans son magasin sur le front de mer de Fort-de-France. C’est la première année depuis l'épidémie de Covid-19 que la clientèle est présente en grand nombre mais c’est insuffisant pour récupérer les pertes subies pendant la période passée. Son chiffre d’affaires a baissé de 40%.
Les mêmes produits qu’on avait commandé avant l'épidémie de Covid-19, ont triplé de prix. Les frais de douanes ont augmenté et on vend moins que d’habitude. On a réduit le personnel, normalement on est 14 pendant le carnaval, là on est à 5.
Rolf, commerçant à Fort-de-France
Jimmy, âgé de 30 ans a acheté son food-truck en 2017. Il s’est lancé dans le fast-food parce que ses amis ont toujours apprécié ses burgers faits maison.
Après la pandémie qui a anéanti ses chiffres d’affaires, Jimmy a essayé de récupérer ses pertes pendant le carnaval. Sa clientèle, plutôt jeune, le suit sur les réseaux sociaux.
C’est un bon gain. Il y a du monde et ça booste un peu les chiffres car je rembourse toujours l’achat du food-truck.
Jimmy, entrepreneur de restaurant rapide
"Les traditions de carnaval se perdent"
Yvon Lamorandière est chargé de mission de Carnaval de Fort-de-France depuis 2002. Si l’ambiance et la fréquentation étaient au rendez-vous en 2023, la qualité du carnaval est à la baisse surtout au niveau de la musique.
La percussion a pris le dessus, on ne chante plus des chansons composées avec les paroles en créole. Les auteurs/compositeurs se font rares et il n’y a plus de concours de chanson. Les chars avec sonos me laisse insatisfait.
Yvon Lamorandière, chargé de mission de Carnaval à Fort-de-France
Il estime que le carnaval de Martinique est est en train de pedre son authenticité qui le différencie des autres carnavals de la Caraïbe.
Les mariages burlesques du lundi gras étaient quasi inexistants et Jean-Emmanuel Emile, grand prêtre à la cérémonie de l’incinération de Vaval, avait du mal à "recruter des pleureuses sur les réseaux sociaux".
Gardons de ce carnaval 2023 les belles images de Raphaël Bastide et Denis Bouton de Martinique La 1ere.