Le nouveau préfet de Martinique prend le pouls du carnaval de Fort-de-France

Le nouveau préfet Stanislas Cazelles tout juste arrivé pour prendre ses fonctions en Martinique (24 février 2020) est venu à la rencontre de la police et des bénévoles sur le carnaval de Fort-de-France. C'est le moment choisi pour rencontrer tout un pan de la société martiniquaise. 
14 h sur le pont de l'abattoir à Fort-de-France, le nouveau préfet Stanislas Cazelles vient prendre le pouls de l'île aux fleurs, celle qu'il va apprendre à connaître pas à pas mais à grande vitesse compte tenu des dossiers chauds qui l'attendent.

Chlordécone, insécurité, manque de moyens pour la police nationale, manifestations contre la réforme des retraites et du baccalauréat, manifestations des anti-chlordécone pour empêcher l'ouverture de certaines grandes surfaces, sargasses, lutte contre le trafic d'armes et contre la drogue, chômage, violences, gestion des catastrophes naturelles...
 

Le pays Martinique n'est pas de tout repos


Il est des secrets qui ne se révèlent pas tout de suite sur notre île. Des hommes et des femmes engagés dans leur fonction, pour leur jeunesse et leurs aînés. Une vie associative forte avec des bénévoles en quête de vérité et d'écoute, en demande de réparation pour les dégâts que le chlordécone a fait à jamais dans le sillon de la terre de leurs ancêtres et sur la santé de génération en génération. Des bénévoles, des parents concernés par l'apaisement des tensions en Martinique en général et aujourd'hui qui assurent aux côtés des forces de l'ordre la sécurité du carnaval de Fort-de-France. 

Une jeunesse aussi. Parfois désoeuvrée mais aussi avec des projets qui brillent au niveau local, national et international. 

La Martinique c'est aussi le dialogue si et seulement si on incarne le respect pour ce pays en l'accompagnant vers un avenir meilleur. Pas idéal mais avec de l'espoir. 
 

Période électorale oblige, le préfet ne répond pas aux médias


Si le mot d'ordre donné par le préfet aux médias hier matin est silence radio à cause de la période de réserve électorale des fonctionnaires (depuis le 24 février 2020, la période électorale a commencé), si l'heure est au respect de cette tradition républicaine, le moment est aussi à l'observation. Celle que permet le silence justement.

Où va le préfet ? Qui salue-t-il ? Quel est son contact avec les autorités, la police ? Dire un mot à chacun, sentir le pouls et le moral des troupes mais aussi des jeunes de l'association des grands frères. Ces jeunes bénévoles, des médiateurs issus de quartiers dits sensibles, mais qui comprennent le langage des jeunes et peuvent endiguer la violence qui peut éclater à tout moment pendant le carnaval. 

Le préfet ne s'y trompe pas. Il va au-devant d'eux, un petit mot d'encouragement et une écoute attentive même si le temps presse. Pas un mot plus haut que l'autre. Il s'agit d'un premier contact. Celui où il faut s'intégrer, montrer son humilité, son assertivité. Avant de passer aux décisions et de trancher. 

Stanislas Cazelles était accompagné par le procureur de la République Renaud Gaudeul.
Le préfet Stanislas Cazelles discute avec un médiateur du carnaval de Fort-de-France.

Un carnaval sous haute protection


La sécurité du carnaval de Fort-de-France est assurée par 100 fonctionnaires de la police nationale, 80 de la police municipale, 60 sapeurs-pompiers et sauveteurs bénévoles, 150 médiateurs de l'association des grands frères. Sans oublier la surveillance assurée jour et nuit pas une soixantaine de caméras sur la ville de Fort-de-France. 

Le Lamentin bénéficie aussi du renfort de 40 fonctionnaires de la police nationale.

La ville est quadrillée et filtrée sur 11 points d'entrée pour éviter notamment l'entrée d'armes illicites et l'alcool. (Re) voir ce reportage de Sangha Fagour et de marc Balssa. 
©Martinique la 1 ère
 
 
Et pour répondre au plan Vigipirate actif depuis le 18 octobre 2020 et, sauf événement particulier, jusqu’au 15 mai 2020, la Martinique est comme l'ensemble du territoire national maintenu au niveau "sécurité renforcée - risque d’attentat".

Double barriérage aux points d'entrée, des blocs en béton pour éviter toute pénétration de force, ouvertures de sacs, palpation ...car nul n'est à l'abri.