Fondok à Grand-Rivière : Émile Etifier, dit Yéyé, est un "mapipi bwa flo"

Reportage William Zébina et Marc-François Calmo ©Martinique la 1ère
La rubrique Fondok nous emmène au quartier Fond Moulin de Grand-Rivière. Émile Etifier, dit Yéyé, est l’un des derniers de la commune à couper du balsa pour confectionner des "bwa flo".

Yéyé, ancien boulanger à la retraite, est un amoureux de la campagne. Il connaît parfaitement tous les quartiers de sa commune.

Dès l’enfance, il a toujours vu les anciens aller chercher du balsa en forêt pour confectionner des "bwa  flo". Très tôt, il s’est joint à eux.

Aujourd’hui, il sait parfaitement où les trouver, souvent à proximité des cours d’eau, car ils aiment la fraîcheur.

Yéyé coupe le balsa, un arbre à la chair tendre, utilisé pour le "bwa flo".

Yéyé a pris la direction de Fond Moulin sur les hauteurs de Grand-Rivière pour aller couper un arbre qu’il a repéré.

Il s’enfonce dans la végétation, coutelas à la main, il commence à couper l’arbre à la chair tendre. Une fois au sol, il le débite en trois morceaux, chacun servira à confectionner un "bwa flo".

La bonne période pour couper l’arbre est trois jours après la pleine lune, selon les anciens. C’est le bon moment pour éviter que l’arbre ne se fende en séchant.

Après l'avoir coupé, Yéyé l’épluche, le gratte et le taille avant de le laisser sécher une semaine.

Yéyé transporte alors le bois sur le front de mer et c’est là qu’il va l’éplucher puis le gratter, le tailler en pointe avant de le laisser sécher une semaine. Une étape indispensable pour que le bois se vide de son eau et devienne léger, idéal pour flotter sur l’eau.

Ce bois léger utilisé pour aller pêcher ou prendre les vagues est l’ancêtre du surf. Avec le gommier, le "bwa flo" est l’une des plus anciennes racines nautiques martiniquaises héritées de nos ancêtres amérindiens.