Le 5 février 2009, entre 15 000 et 20 000 personnes débutent à Fort-de-France, la longue grève générale contre la vie chère en Martinique. Rappel des faits.
Après la Guyane et Guadeloupe, la Martinique se lance dans la grève générale le 5 février 2009.12 organisations dont les principales (CGTM-CSTM-CDMT-UGTM- tous les syndicats enseignants), appellent à une mobilisation de grande ampleur. Les manifestants sont nombreux à répondre à l’appel des syndicats.
"Matinik lévé" scandent les manifestants en ce premier jour de mobilisation. Slogan vite supplanté par un autre, "Matinik sé ta nou, Matinik sé pa ta yo".
Entre 15 000 et 25 000 personnes vêtues de rouge défilent dans les rues de Fort-de-France contre la vie chère, la précarité de l’emploi et pour la revalorisation des salaires. "La vie est trop chère à la Martinique. Les légumes, le poisson, la viande, le lait, les produits de première nécessité, tout est trop cher", s'écrient-ils.
"Nous avons cherché des documents, et on a vu effectivement qu'il y avait ce que nous avons appelé de la "pwofitasyon", constate Félix Relotte, l'un des dirigeants de la CDMT. "Vous êtes des profiteurs car les prix sont de plus en plus élevés", s'indignent les manifestants à l'adresse des dirigeants de la grande distribution en Martinique.Le 5 février 209, les activités économiques et administratives sont immédiatement à l'arrêt. La plupart des magasins et services sont fermés, les transports ne fonctionnent plus. Les manifestants sont déterminés.
"La Martinique a mis les genoux par terre dans une histoire de dialogue social soit disant gagnant-gagnant après Toyota (grève retentissante en 1999 dans l'entreprise Toyota, ndlr). 9 ans après qu’est ce qu’on constate ? 9000 licenciements en 2007 en Martinique. C’est gagnant-perdant. Ce sont des milliers de martiniquais qui ont perdu leur boulot, c’est ça le problème de fond", analyse Albéric Marcellin du syndicat CDMT.
Les syndicats d’ouvriers et d’enseignants sont côte à côte avec des militants de partis politiques ou des écologistes. Les manifestants reçoivent quelques soutiens du secteur privé en particulier des professionnels du BTP (Bâtiment et travaux publics), mais dans le défilé les représentants du secteur public sont de loin les plus nombreux.
"Les collègues de l’éducation sont dans la rue pour défendre leur condition de travail, contre les suppressions de postes mais il veulent aussi un véritable pouvoir d’achat (…) Ils veulent également que les retraités puissent vivre décemment. Des postes pour vivre et travailler en Martinique", explique Marie-Michèle Toussaint, l'une des figures des syndicats des enseignants de Martinique.
Le succès de cette première journée a incité les membres du K5F (Kollectif du 5 février) à reconduire la grève. En Martinique les manifestants demandent une augmentation des salaires de 300 euros net.
Dix ans plus tard (mardi 5 février 2019), les principaux syndicats de l'île lancent un nouvel appel à la grève...toujours contre la vie chère mais aussi dans un contexte où "pauvreté et précarité se répandent et s’amplifient tandis que le grand patronat engrange aides, subventions, exonérations. Il profite du démantèlement du code du travail pour augmenter la pression sur les salariés", estime la CGTM.
Les manifestants peuvent-ils être aussi nombreux et vindicatifs dans un contexte où l'audience syndicale diminue ?
Diffusion du documentaire "La liste des courses" suivi du débat dans l'émission Résonance "K5F : 10 ans après, toujours rien de neuf".
Colère contre la vie chère et la "pwofitasyon"
"Matinik lévé" scandent les manifestants en ce premier jour de mobilisation. Slogan vite supplanté par un autre, "Matinik sé ta nou, Matinik sé pa ta yo".
"Nous avons cherché des documents, et on a vu effectivement qu'il y avait ce que nous avons appelé de la "pwofitasyon", constate Félix Relotte, l'un des dirigeants de la CDMT. "Vous êtes des profiteurs car les prix sont de plus en plus élevés", s'indignent les manifestants à l'adresse des dirigeants de la grande distribution en Martinique.Le 5 février 209, les activités économiques et administratives sont immédiatement à l'arrêt. La plupart des magasins et services sont fermés, les transports ne fonctionnent plus. Les manifestants sont déterminés.
"La Martinique a mis les genoux par terre dans une histoire de dialogue social soit disant gagnant-gagnant après Toyota (grève retentissante en 1999 dans l'entreprise Toyota, ndlr). 9 ans après qu’est ce qu’on constate ? 9000 licenciements en 2007 en Martinique. C’est gagnant-perdant. Ce sont des milliers de martiniquais qui ont perdu leur boulot, c’est ça le problème de fond", analyse Albéric Marcellin du syndicat CDMT.
Fonctionnaires et ouvriers "ansam ansam"
Les syndicats d’ouvriers et d’enseignants sont côte à côte avec des militants de partis politiques ou des écologistes. Les manifestants reçoivent quelques soutiens du secteur privé en particulier des professionnels du BTP (Bâtiment et travaux publics), mais dans le défilé les représentants du secteur public sont de loin les plus nombreux.
"Les collègues de l’éducation sont dans la rue pour défendre leur condition de travail, contre les suppressions de postes mais il veulent aussi un véritable pouvoir d’achat (…) Ils veulent également que les retraités puissent vivre décemment. Des postes pour vivre et travailler en Martinique", explique Marie-Michèle Toussaint, l'une des figures des syndicats des enseignants de Martinique.
Le succès de cette première journée a incité les membres du K5F (Kollectif du 5 février) à reconduire la grève. En Martinique les manifestants demandent une augmentation des salaires de 300 euros net.
Quelle mobilisation 10 ans après ?
Dix ans plus tard (mardi 5 février 2019), les principaux syndicats de l'île lancent un nouvel appel à la grève...toujours contre la vie chère mais aussi dans un contexte où "pauvreté et précarité se répandent et s’amplifient tandis que le grand patronat engrange aides, subventions, exonérations. Il profite du démantèlement du code du travail pour augmenter la pression sur les salariés", estime la CGTM.
Les manifestants peuvent-ils être aussi nombreux et vindicatifs dans un contexte où l'audience syndicale diminue ?
Résonance en télévision
Le 5 février 2009, une grave crise sociale frappait la Martinique. Les raisons de la colère : la vie chère. Qu'en est-il aujourd'hui ? Réponse mardi 5 février 2019 à 20h00 sur Martinique la 1ère !Diffusion du documentaire "La liste des courses" suivi du débat dans l'émission Résonance "K5F : 10 ans après, toujours rien de neuf".