Grève des déchets en Martinique : Sainte-Rose Cakin, le président du SMTVD, sort de son silence… "Je souhaite que le conflit s’achève cette semaine"

Des dépôts sauvages sur la voie publique diffusés sur les réseaux sociaux, l'une des conséquences du conflit du SMTVD. Le président de la structure, Sainte-Rose Cakin, souhaite trouver une issue.
Le président de Syndicat Martiniquais de Traitement et de Valorisation des Déchets espère trouver une issue cette semaine avec les grévistes de l’USAM. Le principal point d’achoppement c'est la titularisation des anciens agents permanents. Reste à s'entendre sur le nombre de CDI à acter sans délai.

Depuis le 26 août dernier, malgré la présence de deux médiateurs, les discussions sont de nouveau interrompues entre les deux parties, lesquelles ont du mal à s’accorder sur le nombre de titularisations immédiates.

Le syndicat en réclame 40 dès la fin de cette année, tandis que la direction propose dans un premier temps 38 consolidations d'ici à décembre prochain, pour les salariés qui ont été affectés à des postes permanents avant le 31 décembre 2018. Puis, un plan pluriannuel de recrutement est envisagé pour tous les autres agents concernés jusqu’à 2023.

C’est en tous cas la nouvelle proposition de Sainte-Rose Cakin, soumise à l’appréciation de l’USAM (L’Union Syndicale Autonome de Martinique). Le président de la structure sort de son silence et se défend de jouer la montre.

Nos propositions constituent le maximum de ce que l’on peut faire, en fonction de nos finances. En tant que président, je dois premièrement assurer ma mission de service public.

Deuxièmement, je ne décide pas seul, puisqu’il y a un comité syndical, il y a un bureau (…).

Troisièmement, et c’est le plus important, il y a une contrainte financière et quand on vote un budget, on doit le respecter.

 

Nous aurions eu les moyens de recruter tout le monde tout de suite, c’est avec plaisir que je l’aurais fait.

Sainte-Rose Cakin

 

Avez-vous eu envie de jeter l’éponge depuis le début de ce conflit (le 15 juillet 2021) ?  

Non, pas du tout.

Quand on s’engage politiquement, on s’engage pour la durée d’un mandat.

 

Il est vrai que depuis le début de cette grève, j’ai du mal à comprendre le jusqu'au boutisme de l’organisation syndicale, dans la mesure où la vie sociale des collectivité martiniquaises est rythmée par des négociations de ce genre. 

 

Mais ce sont toujours des plans de titularisations étalés sur 3 à 5 ans, concernant des agents qui ont jusqu’à 10 ans d’ancienneté voire plus parfois. 

Or, chez nous, cela remonte qu’à 2 années.

"Un accompagnement fort" promis par la CTM

Donc ce n’est pas une affaire personnelle, mais celle d’une institution qui fonctionne avec des instances (…) et tout cela est validé par les présidents des EPCI. 

Cette année, la Collectivité Territoriale de Martinique, consciente du manque de moyens en faveur de la politique de traitement des déchets dans l'île, nous a déjà garanti lors d’une récente rencontre, qu’il y aura un accompagnement fort.

Sainte-Rose Cakin

Le siège du SMTVD, Pointe Jean-Claude au Robert.

Sainte-Rose Cakin (dont le second mandat de 6 ans a été renouvelé le 13 août 2020), entend donc aller jusqu’au bout de sa mission, rappelant au passage qu’il est maire de la ville de Macouba depuis plus de 30 ans. Donc, il n’est pas "homme à abandonner".

Le président dit attendre le retour du syndicat à la table des négociations, "sur la base des nouvelles propositions et afin de leur expliquer les attendus de tout cela". Et il ajoute : "Je souhaite que le conflit s’achève cette semaine".

L’USAM montre les dents

 

De son côté, l'USAM parle encore de "statuquo depuis le 26 août dernier", date à laquelle les discussions ont été de nouveau rompues.

Trois autres organisations syndicales (dont les noms ne nous ont pas été révélés), auraient promis de prendre part au mouvement "en guise de solidarité", avec comme conséquences des perturbations à prévoir dans d’autres secteurs d’activités, "si le dialogue ne reprend pas".

Des grévistes qui montrent les dents mais qui parallèllement semblent vouloir en finir, gagnés par la fatigue peut-être, d’autant que les derniers points de la plate-forme revendicative seraient déjà en passe d’être satisfaits, sous la houlette des médiateurs.

Déchets et encombrants déposés au bord de la route (image d'illustration).

En attendant une éventuelle reprise, plusieurs des 13 déchèteries de l’île ont rouvert leurs portes ces derniers jours, avec des non-grévistes aux commandes. Quant aux 2 centres de tri réquisitionnés par le préfet (sur les 3 que compte le territoire), ils sont saturés et en suractivité.

Cette situation inquiète toujours autant la population, qui assiste impuissante dans plusieurs communes, à l’accumulation sur la voie publique de poubelles, d’encombrants... et à des dépôts sauvages par endroits.