Le saxophoniste Ravi Coltrane est monté sur scène vers minuit. C’était presque surréel. Le fils prodige de John Coltrane avec ses musiciens ont amené le public vers une autre dimension de jazz.
Luther François, saxophoniste extraordinaire bien avant le concert s'était déjà fait une idée sur le spectacle.
Tu vois comment ils agencent la scène, on est comme dans un rituel, on sent déjà que se sera autre chose.
Luther François, saxophoniste
Dans le public, une femme a déclaré, "enfin du vrai jazz".
Avec souplesse et puissance, le batteur a envouté son public, le pianiste était le guide. Le bassiste a touché les émotions et Ravi Coltrane, le grand patron a amené son public sur un voyage envouté. C’était fini trop vite.
Jazz de la Caraïbe
Avant Ravi Coltrane, le jazz avait un parfum de Cuba avec le pianiste Harold Lopez-Nussa et son trio. Le contrebassiste était l'ancrage entre les provocations du pianiste et l’enthousiasme du batteur, le frère d’Harold Lopez-Nussa. Ce dernier jouait avec une telle passion que les techniciens ont dû stabiliser la batterie pendant le concert.
Lopez-Nussa de part sa prestation, a amené progressivement le public à la danse, tout comme Jean-Philippe Fanfant, fils de la Martinique qui est venu partager, avec une telle générosité et de bonheur, sa version de Caribbean-Jazz.
Il s'est produit avec des musiciens de grand niveau comme son jeune trompettiste qu’il appelait ‘mon Ludo’ et Andy Narell, joueur de pan. Son pianiste et bassiste ont joué des solos passionnants.
Il y avait le septet composé des all-stars de la Martinique comme Guy-Marc Vadeleux, Kali, Luther François et José Zebina. Avec Mickey Télèphe et Roro Kaliko. Le groupe crée pour l’occasion, a proposé des versions jazzy des compositions martiniquaises.
Pour les puristes, il ne s’agissait pas du jazz, mais ce partage entre musiciens et spectateurs a fait plaisir a tout le monde.
En ouverture, Joby Bernabé a lu les textes d’Aimé Césaire sur la musique jouaient par Eric Ildefonse et son trio. Juste pour rappeler que le SERMAC et ce festival ont été imaginés par l’ancien député maire de Fort-de- France, Aimé Césaire.
Après les deux ans sans spectacle, à cause de la pandémie du coronavirus, cette rencontre entre public et artistes a été un bol d’oxygène pour tous.