Haïti demande l'aide des États de la Caraïbe et d’Amérique Latine pour rétablir l’ordre dans le pays

Ariel Henry, Premier ministre par intérim d'Haïti est accueilli au 7e sommet de la CELAC par le Président Alberto Fernandez d'Argentine.
Ariel Henry, Premier ministre par intérim d’Haïti, a fait appel aux voisins de la Caraïbe et d’Amérique Latine, afin d'aider son pays à rétablir l’ordre face aux gangs qui terrorisent la population. Ariel Henry a lancé son SOS depuis Buenos Aires en Argentine, à l'occasion du sommet des membres de la CELAC (Communauté des Etats Latino-Américains et des Caraïbes).

Au cours du 7e sommet des leaders des pays membres de la CELAC (Communauté des États d’Amérique Latine et de la Caraïbe) qui se tenait à Buenos Aires (en Argentine) le 24 janvier 2023, Ariel Henry a sollicité l'aide de ses voisins caribéens et sud-américains, pour faire reculer la violence et l'insécurité notamment dans la capitale Port-au-Prince.

Depuis octobre 2022, ses demandes renouvelées d’une intervention militaire dans son pays n’ont pas été entendues par la communauté internationale. Son appel aux pays membres de la CELAC intervient au lendemain d’une réunion du conseil de sécurité des Nations Unies durant laquelle, aucun nation ne voulait participer à cette éventuelle opération.

Le refus a été unanime, malgré la plaidoirie de l'ONU en faveur d’une telle initiative.

Nous avons besoin d’un soutien important de nos pays frères afin d’épauler les efforts de nos forces de sécurité. On a besoin de matériels, d'équipements et de formations pour nos forces de l’ordre.

Ariel Henry, Premier ministre par intérim d’Haïti, au sommet de la CELAC

Philip Davis, Premier ministre des Bahamas et actuel président de la CARICOM (Communauté Caribéenne) a soutenu la demande de son homologue haïtien. Car cette situation est aussi problématique pour l'archipel bahamien, lequel compte plus de 700 îles et îlots.

La situation est tragique et crée une menace importante pas seulement pour les haïtiens mais aussi pour les bahamiens et d'autres pays voisins qui se trouvent face à une augmentation importante du nombre de migrants.

Philip Davis, Premier ministre des Bahamas au sommet de la CELAC

À l'issue de cette conférence, la déclaration de Buenos Aires a été publiée. Le document résume les points essentiels des échanges, dont la crise économique dans l’hémisphère et le surendettement des pays membres de la CELAC, qui s'est aggravé durant la pandémie de Covid.

Photo de famille des leaders des pays membres de la CELAC, lors du sommet de Buenos Aires le 24 janvier 2023.

Le document a également demandé la levée par les États-Unis du blocus contre Cuba. Mais pour l’instant, la situation en Haïti ne semble pas être une priorité pour cette Communauté.

Saint-Vincent et les Grenadines à la tête de la CELAC

Ralph Gonsalves, Premier ministre de Saint-Vincent et les Grenadines, a demandé en tant que nouveau président de l'instance, que soit engagée une nouvelle réflexion sur les objectifs du groupe, surtout face à la "conjoncture mondiale compliquée".

Ralph Gonsalves, premier ministre de Saint Vincent et les Grenadines au sommet de la CELAC à Buenos Aires

Créée en 2011, la CELAC a été fondée pour réduire l’influence des pays d’Amérique du Nord dans les affaires de l’hémisphère. Ni le Canada, ni les États-Unis ne sont membres de cette organisation.

Néanmoins, Washington a envoyé cette année un représentant à Buenos Aires. Une délégation de l’Union Européenne était également présente au sommet. Quant au président de la Chine, Xi Jinping, il s'est adressé aux participants en visio-conférence.

Des sommets entre la CELAC, l’Union Européenne, l’Union Africaine, l’Inde et la Chine sont en cours de préparation.