Le tableau reste noir dans le pays, où la situation de "violence extrême" perdure observe l’ONU, l’Orgnisation des Nations Unies dont une représentante vient de boucler une semaine de playdoyer en Europe. Elle est passée par Bruxelles, Berlin et la Suisse, "pour s’assurer du soutien de la communauté internationale" en Haïti.
Lors d’une conférence de presse donnée à Genève vendredi 8 décembre 2023, Ulrika Richardson, adjointe du secrétariat général au bureau intégré des Nations Unies à Port-au-Prince (BINUH), a rappelé que "chaque jour, les haïtiens font face aux risques d’être tués, kidnappés, ou violés. Quand ils traversent la rue, ils ont la peur de leur vie".
Cette situation de violence extrême est la conséquence des activités des 300 gangs, actigfs principalement dans la capitale [Port-au-Prince], qui font régner un climat de terreur (…). Les femmes et les enfants sont les principales victimes (…). Les groupes armés ont aussi recours au viol brutal et collectif contre les femmes comme arme de guerre.
Ulrika Richardson
"Violences sexuelles et sexistes"
D’après une étude publiée en mai dernier menée à Cité-Soleil, une commune de plus de 240.000 habitants, "80% des femmes et des filles interrogées avaient subi une ou plusieurs formes de violences sexuelles et sexistes" rapporte l’ONU.
En outre, "les gangs recrutent des mineurs" pour leurs opérations, notamment comme informateurs ou comme gardiens des personnes kidnappées.
Les chiffres du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme confirment cette "recrudescence des violences".
Cette année, jusqu’à aujourd’hui, plus de 8.000 personnes ont été tuées, blessées ou enlevées, dépassant de loin le nombre de victimes de toute l'année 2022. Les capacités de l’Etat étant limitées, ces victimes ne peuvent pas compter sur la justice haïtienne qui est très "affaiblie", ce qui signifie que la plupart de ces crimes restent impunis.
Ulrika Richardson
"Parvenir à un État de droit et à une sécurité durable"
Par rapport à cette situation, selon les dernières estimations de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), "près de 200.000 personnes ont été déplacées au cours de l'année écoulée, dont plus de 143.000 dans la seule région de Port-au-Prince".
De son côté, Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies, a appelé de ses vœux (jeudi dernier), "un accord sur la restauration des institutions démocratiques, prévoyant des élections crédibles, participatives et inclusives, pour parvenir à un État de droit et à une sécurité durable".