La résolution co-rédigée par les Etats-Unis et l'Equateur, a été adoptée à l'unanimité des 15 Etats membres jeudi 19 octobre 2023.
Des sanctions renouvelées pour un an
Le document "exige une cessation immédiate de la violence, des activités criminelles et des atteintes aux droits humains" et reconduit pour une année, les dispositions du texte voté par le Conseil le 21 octobre 2022.
Celui-ci prévoyait déjà des sanctions (interdiction de voyage, gel des avoirs, embargo ciblé sur les armes...) contre des bandes armées et leurs meneurs, accusés de "saper la paix, la stabilité et la sécurité d'Haïti et de la région".
Une autre résolution datée du 2 octobre dernier, a généralisé un embargo sur les armes légères et les munitions.
Jimmy Cherizier, alias "Barbecue" est visé
Pour le moment, Jimmy Cherizier, alias "Barbecue", est le seul criminel présumé depuis un an, est le seul individu visé par ces décisions de l'ONU. L'homme est "l'un des chefs de gangs les plus influents, qui dirige une alliance de bandes haïtiennes surnommée +la famille G9+ et ses alliés". La résolution américano-équatorienne n'a pas encore inscrit d'autres noms.
C'est aussi le 2 octobre que le Conseil a donné son feu vert pour l'envoi en Haïti d'une mission multinationale conduite par le Kénya afin d'épauler la police locale, dépassée par la situation explosive générée par les gangs.
Cette promesse est une "lueur d'espoir" soupire l'administration, ou de ce qu'il en reste. Pour mémoire, son dernier président élu en novembre 2016 à la tête du pays le plus pauvre de la Caraïbe, Jovenel Moïse, a été assassiné en juillet 2021.
Le chaos continu
Des viols pour terroriser la population, des snipers positionnés sur les toits, des personnes brûlées vives, des enlèvements contre rançons... c'est le quotidien des haïtiens.
Alors que la violence perpétrée par les gangs qui contrôlent la majorité de la capitale Port-au-Prince ne cesse de s'aggraver, le Premier ministre, Ariel Henry et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, réclamaient depuis octobre 2022 l'envoi de la mission de soutien.
Il y a quelques jours (le 11 octobre), dans un entretien accordé à l'AFP, le directeur de la police locale, Frantz Elbé, avait exprimé l'espoir que cette force multinationale puisse aider ses services à "lutter contre la terreur généralisée" des malfaiteurs.