À Port-au-Prince, la capitale haïtienne, ce weekend et ce lundi (14 septembre 2020), des véhicules de l’État ont été incendiés pendant des manifestations organisées, notamment par la police. Les agents contestaient la décision d’incarcérer 5 officiers au centre pénitentiaire national.
Caroline Popovic•
Aujourd’hui, lundi 14 septembre 2020, des pneus enflammés et des véhicules brûlés ont empêché la circulation dans la capitale Port-au-Prince. Les écoles et les commerces sont restés fermés.
Selon le journal Alterpresse, le mouvement de ce lundi a été orchestré par un groupe peu connu, le Fantom 509. Il exigeait la libération de Jean-Pascal Alexandre, un policier rattaché au Bureau de Lutte Contre le Trafic de Stupéfiants. Incarcéré depuis mai 2020, il est accusé d’assassinat, d’actes de vandalisme, de destruction de biens publics et d'atteinte à la sureté de l’État.
5 policiers libérés sur ordre du Premier ministre
Ce week-end c’est le Premier ministre d’Haïti, Joseph Jouthe qui est intervenu pour calmer les manifestations des policiers. Il a annulé la décision du Procureur de placer 5 officiers de police en détention provisoire au centre pénitentiaire national.
Les officiers en question, tous membres de l’UDMO, (Unité départementale de Maintien de l’Ordre), sont accusés d’avoir abandonné leurs postes.
Ils avaient la responsabilité de protéger la scène du crime après l’assassinat le 28 août 2020, du Bâtonnier, Maître Monferrier Dorval, devant son domicile. Ces officiers étaient absents quand des bandits ont saccagé les lieux.
Le Premier ministre a ordonné la libération des officiers, sous prétexte qu’ils n’étaient pas impliqués dans l’assassinat du bâtonnier.
Il n’est pas question que l’on retienne des policiers au centre pénitentiaire national
Joseph Jouthe, Premier ministre d'Haïti
Les officiers ont été placés sous la responsabilité de l’IGPNH (l’Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti). Quatre personnes ont été interpellées dans cette affaire d’assassinat du Bâtonnier, Monferrier Dorval.