"Ils n'ont jamais présenté au peuple un projet ou un programme d’indépendance un tant soit peu crédible" [fondaskreyol.org]

Opération de vote en Martinique (photo d'illustration).
Le 31 décembre 2024, le leader des patriotes du MIM, Alfred Marie-Jeanne, a formulé en guise de vœu, le souhait d’un "référendum sur l’autodétermination" de la Martinique. Depuis, le débat sur l’indépendance est relancé via les réseaux sociaux et dans la presse locale, comme le média en ligne Fondas kréyol. Dans un billet publié sur sa page le 3 janvier dernier, intitulé "il est trop tard, Chabin", le journal s’applique à démontrer que cette alternative politique, "est tout simplement suicidaire" selon lui.

"Pour 2025, j’appelle à un nouveau référendum d’auto-détermination", écrivait le 31 décembre dernier, Alfred Marie-Jeanne, patron du Mouvement Indépendantiste Martiniquais, dans son message adressé sur les réseaux sociaux à ses partisans, en guise de vœu.

Il n’en fallait pas plus pour raviver ce vieux débat entre "pour" et "contre" cette option statutaire, à laquelle l’ancien président de la CTM (Collectivité Territoriale de la Martinique) n’a jamais renoncé durant son long parcours politique.

Le média en ligne fondaskreyol.org a donc rebondi sur cette actualité, pour analyser ce qu’il appelle dans son billet du 3 janvier 2025, le "désarroi non seulement du MIM, mais de tous les mouvements nationalistes, indépendantistes, souverainistes etc...".

Pourquoi ?

D'abord parce qu'ils n'ont jamais présenté au peuple un PROJET ou UN PROGRAMME D'INDEPENDANCE un tant soit peu crédible, les indépendantistes-électoralistes tout comme les indépendantistes-non-électoralistes ! Les premiers, ceux qui acceptent de participer aux élections (avec succès d'ailleurs depuis trois décennies), n'ont jamais cherché à présenter au peuple le plus élémentaire, le plus basique : comment une Martinique indépendante se débrouillera pour payer chaque fin de mois ses infirmières, enseignants, pompiers, policiers, magistrats, douaniers, employés d'administration etc... ? Quelle unité monétaire utilisera une Martinique indépendante ? Sur quels appuis financiers pourra compter une Martinique dans les pays du Sud ? Comment la Martinique pourra-t-elle sortir de l'économie de comptoir ? etc...

Fondas kréyol

"Ils rêvent tout-debout"

Ils se sont contentés de brandir le mot "Indépendance" comme un hochet dans une sorte de jeu de dupes avec leur électorat (…). Quant aux indépendantistes-non-électoralistes, ils "rêvent tout-debout" comme on dit en créole. Ils s'imaginent pouvoir faire advenir une Martinique marxiste ou révolutionnaire dans une région, la Mer des Caraïbes, que les impérialistes yankees considèrent comme leur arrière-cour et dans laquelle ils ont déjà perpétré 24 coups d'état en un siècle, notamment dans l'île de Grenade, pas très loin au sud de la Martinique. Il n'y a qu'à voir l'état dans lequel se trouvent Cuba et le Venezuela pour comprendre que rêver-tout-debout de suivre un jour la même voie que ces deux pays est tout simplement suicidaire.

Fondas kréyol

"D'aucuns diront que le peuple n'a aucune envie d'avoir le même niveau de vie que celui des îles voisines… on peut le comprendre" commente le site. Mais l'article renchérit en relevant des contradictions dans le discours ambiant.

"Comportement infantile et destructeur"

Ce que l'on ne peut pas comprendre et ne doit pas admettre, c'est le fait que ce même peuple passe son temps à se comporter en "mendiants arrogants" (Aimé Césaire). À vitupérer contre les "Blancs", contre la France, contre l'Europe etc... tout en exigeant comme c'est le cas avec le Mouvement des Aligneurs de Prix sur la Métropole, de pouvoir vivre exactement comme cette dernière. Comportement infantile et destructeur de toute idée non seulement d'autonomie mais surtout d'indépendance. Le peuple martiniquais doit choisir : soit il accepte de se fondre dans les 350 millions d'Européens soit il se décide à voler de ses propres ailes sans délire anti-français ou anti-blancs.

Fondas kréyol

Le journal conclut ainsi son papier : "en cas de référendum sur l'indépendance, le résultat est connu d'avance : 95% de "NON" ".