Insécurité au CMPAA ? les responsables de l’institution réfutent ces allégations

Auguste Armet (assis), président du CMPAA (Comité Martiniquais de Prévention en Alcoologie et Addictologie).
Deux salariés du CMPAA (Comité Martiniquais de Prévention en Alcoologie et Addictologie) dénoncent une insécurité grandissante. Ils dénoncent aussi des conditions de travail jugées inhumaines. Les dirigeants de la structure parlent "d'allégations mensongères qui ne correspondent absolument pas à la réalité".

"Des affirmations erronées" affirme le conseil d’administration du CMPAA qui s’élève contre ces allégations.

Je suis tout à fait étonné et blessé par cette image que l’on veut donner à l’institution. Cela s’apparente à de la malveillance. Depuis 50 ans que nous existons il n’y a pas eu à ma connaissance de situations d’insécurité dans cet établissement. Je m’inscris en faux contre ces allégations. On ne peut affirmer que notre établissement est un lieu constant d’insécurité de manière permanente et grave pour les patients et aussi pour le personnel. Il peut y avoir effectivement du stress ou des difficultés relationnelles au travail avec le personnel, puisque nous sommes en présence de personnes avec de graves difficultés d’existence. Elles peuvent avoir des comportements par moment délicats. Mais je rappelle que notre rôle c’est d’accepter, d’accueillir. Il ne s’agit pas pour nous de repousser ces personnes qui peuvent être en situation de crise.

Auguste Armet, président du conseil d’administration du CMPAA

"Oui on peut rencontrer des situations de crise par moment, mais ce n’est pas une généralité"

Un président se dit surpris par les propos de ces deux salariés au même titre que Jimmy Pirer, éducateur spécialisé et chargé de mission au CMPAA. Il y travaille depuis 8 ans.

Sur deux personnes en droit de retrait, vous en avez 10 qui travaillent dans la boîte et qui ne se sentent pas, tel que les autres le décrivent, en sentiment d’insécurité. Moi j’ai fait le choix de travailler avec ce public, dans le champs de l’addictologie, je sais à quoi je suis confronté. Voilà 20 ans que j’y baigne. Oui on peut rencontrer des situations de crise par moment, mais ce n’est pas une généralité. Il ne faudrait pas que le sentiment de deux personnes devienne une vérité générale.

Jimmy Pirer, éducateur spécialisé et chargé de mission au CMPAA

Siège du CMPAA à Fort-de-France.

Le CMPAA est équipé d’un dispositif de sécurité et de vidéo surveillance installé dans tout l’établissement. Des caméras permettent de voir dès l’entrée le comportement des visiteurs.

Quand un patient arrive en état d’ébriété ou sous effets de psychotropes, les salariés du CMPAA l’invitent à revenir quand il sera dans de meilleures dispositions.

Le patient reste à la porte et peut accéder à l’institution affirment les responsables du site.

La majorité des personnes qui travaillent ici sont mobilisées. On veut stigmatiser un public. Les personnes que l’on accueille c’est un public fragile. On accueille des jeunes de 16 à 25 ans, on accueille des adultes, on accueille des personnes qui travaillent, on accueille des familles. Notre structure fonctionne. Elle existe depuis 50 ans et répond à des problématiques au quotidien. Je ne voudrais pas que ce qui a été dit nuise à la structure et détruise l’outil de travail de salariés qui sont engagés au quotidien.

Jimmy Pirer

Le Conseil d’administration du CMPAA affirme avoir la confiance de l'autorité de tutelle.

Par ailleurs un processus de recrutement est en cours pour renforcer le personnel.