Il paraît très serein, extrêmement sûr de lui, mais Nicolas Maduro sait que cette fois, la victoire est loin d’être acquise. Le Président de la République Bolivarienne du Vénézuéla brigue un 3e mandat à la tête du pays, pourtant à son arrivée au pouvoir en 2013, personne n’aurait parié sur une telle longévité selon des observateurs de la vie politique.
Je pense que Nicolas Maduro a surpris tout le monde car il tient beaucoup plus longtemps au pouvoir que quiconque l’aurait imaginé… Ainsi il est arrivé en poste sans être un leader naturel, sans avoir le charisme ou même un projet politique dans la continuité de celui de Chavez ; et pourtant Maduro a été capable de naviguer dans ces eaux troubles.
Benigno Alarcon, analyste politique(Associated Press)
Maria Corina Machado incarne l’opposition
Mais contrairement au scrutin de 2018, cette fois l’opposition présente un candidat face au Président sortant. L’ancien diplomate Edmundo Gonzalez Urrutia, ex-ambassadeur du Vénézuéla en Argentine et en Algérie avant l’ère Chavez, représente en réalité Maria Corina Machado, la vraie cheffe de l’opposition frappée d’inéligibilité. Toute la campagne des anti Maduro a donc reposé sur l’affichage de cette alliance.
Habituellement, dans ce genre de cas, les électeurs reportent leur adhésion au leader sur le candidat désigné, il est donc très important qu’ils voient le leader et le candidat comme faisant partie de la même famille. Autrement dit l’alliance doit être très solide et ne pas laisser de place au doute quant au transfert des votes…
Benigno Alarcon(Associated Press)
Les derniers meetings de campagne des deux camps ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes, dans des ambiances survoltées. Le président Maduro avait affirmé en début de mois qu’une défaite de son camp le 28 juillet "pourrait déboucher sur un bain de sang". Cela lui a valu de nombreuses critiques, y compris de la part de quelques alliés historiques, comme le Président Brésilien.
"Un processus électoral respecté par tous"
J’ai parlé à Maduro deux fois au téléphone ; il sait que la seule chance de voir un retour à la normale au Vénézuéla est d’avoir un processus électoral respecté par tous. C’est pourquoi le Brésil envoie deux représentants de son système de justice électorale.
Luiz Inàcio Lula da Silva, Président du Brésil(Associated Press)
Le rôle de l’armée pourrait être primordial en ce jour de vote, lorsque les urnes rendront leur verdict. Des garnisons sont déjà déployées en des points stratégiques afin de pallier tout débordement.