Journée mondiale de l’autisme : des améliorations sont attendues en Martinique

Ce mardi 2 avril 2019 est marqué par la journée mondiale de l’autisme. Plusieurs associations accompagnent les malades de Martinique dans leur prise en charge au quotidien. Selon des chiffres non officiels, l'île compterait près de 3 000 personnes autistes. 
L'autisme est un trouble du développement humain qui se caractérise par des difficultés d'apprentissage social et de communication. Selon Martinique Autisme, il n'y a pas de recensement exact cependant l'association parle d'une "estimation entre 2 500 et 3 000 personnes de 3 ans à la fin de vie, souffrant du trouble du spectre de l’autisme (TSA) en Martinique".

Plusieurs associations, Formation autisme Caraïbes coeur bleu, Lyannaj Autisme ou encore Martinique Autisme accompagnent sous plusieurs formes, les personnes qui souffrent de ces troubles et leurs accompagnants. 

Avant, les troubles étaient associés à des caprices ou l'indiscipline alors qu'aujourd'hui, on a donné du sens et de la cohérence à leurs symptômes.

Plus ancienne, l'association Martinique Autisme fondée en juin 1999, est la seule à posséder des établissements d'accueil. Quatre structures sur deux pôles (enfants de 3 à 20 ans et adultes de 20 à 60 ans) qui accompagnent 117 personnes au total.

On couvre un peu tout. La prise en charge est globale et pluridisciplinaire. Cela va de l'accompagnement médico-social, sur le plan éducatif, psychologique, sur l'apprentissage des gestes quotidiens, des gestes d'hygiènes. On va également beaucoup travailler sur l'autonomie. On va accompagner aussi dans les écoles sur des temps d'apprentissages ou de repas. On accompagne aussi les parents pour rencontrer des partenaires professionnels et paramédicaux, explique Elodie Fouche, chargé de mission de l'association Martinique Autisme.

Selon les associations, la perception sur l'autisme a évolué. Les familles sont désormais mieux informées et les professionnels mieux formés avec dans certains cas des diagnostics dès l'âge de 2 ans et demi. 

Une fois l'enfant ou l'adulte diagnostiqué, c'est la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) qui oriente les familles vers une prise en charge adaptée. 

Une gestion de traitement des dossiers qui selon Philippe Denisard, de l'association Lyannaj Autisme prendrait trop de temps. "Il faut 6 à 8 mois pour obtenir la notification qui permet la prise en charge". Un temps précieux pour les familles afin d'obtenir par exemple l'accompagnement d'auxiliaire de vie sociale individuelle à l'école. 

L'AVSI aide l'enfant sur les gestes, met en place des stratégies pour le canaliser quand il va un peu perdre pied au niveau des apprentissages, le rassure parce que c'est beaucoup d'angoisses. Quand ils sont envahis, ils vont mettre en place des symptômes qui vont servir à s'autorassurer comme des balancements, des mouvements de tête ou de mains, des cris. Le but n'est pas d'éradiquer les symptômes, mais de comprendre quand la situation devient trop angoissante et d'éviter cette situation en prévention, explique Elodie Fouche. 

Plus jeune, l'association Lyannaj Autisme créée en 2014, a choisi de favoriser l'accompagnement au plus près des familles avec l'organisation de formations avec des intervenants internationaux et d'espaces de parole sur la forme de "café parent". "Nous les aidons également à défendre leurs droits et leurs intérêts", insiste Philippe Denisard.

Les deux associations souhaitent favoriser l'inclusion. Cela signifie que la personne autiste évolue entourée des autres. Ainsi, Martinique Autisme accompagne également les enfants scolarisés à l'école et les adultes à leur domicile.

Pour évoluer dans la vie de tous les jours, nous sommes amenés à mettre en place des stratégies comme quand je dis bonjour à quelqu'un en face de moi, je lui serre la main. On va cibler et définir des actions plus ou moins adaptées et essayer de travailler ça avec eux. Et en même temps, on va leur apprendre comment rentrer en relation avec quelqu'un, comment comprendre que cette personne ne veut pas rentrer en relation avec nous, comment ne pas envahir l'autre. L'évolution du corps et tout ce qui est associé. Il s'agit d'outiller la personne accueillie pour qu'elle puisse être à même d'évoluer dans la société comme nous tous. Avec certes un filtre et une autre représentation du monde, mais quand même qu'il ait les bases pour pouvoir entrer en relation avec les gens.

Les deux associations organisent des événements dans le cadre de la journée mondiale de l’autisme ce mardi 2 avril 2019. Ainsi, Lyannaj Autisme participe à une conférence-débat sur la maladie initiée par L'union des Familles Laïques de Saint-Esprit. De son côté, Martinique Autisme a pour volonté́ de mettre en avant les prestations liées aux activités culturelles, éco-citoyenne, bien-être, d’inclusion, proposées aux personnes accompagnées avec un programme sur la semaine du 1 au 05 avril 2019.