Cette charte comprend les trois grands axes suivants : travailler à la responsabilité, trouver des compétences et pouvoirs nouveaux pour la prise en compte des grands problèmes de la Martinique et faire vivre la démocratie "en rendant compte au peuple et en le consultant."
À l’exception de Martinique Ecologie et du RDM (Rassemblement Démocratique pour la Martinique), le socle initial du Gran Sanblé reste composé du Mouvement Indépendantiste Martiniquais (MIM), du Palima (Parti pour la libération de la Martinique), du PCM (Parti Communiste Martiniquais) et de l’un des deux segments du CNCP (Conseil National des Comités Populaires).
Les mouvements politiques communaux des maires Justin Pamphile (Lorrain), Eugène Larcher (Anses d’Arlet) et Gilbert Couturier (Gros-Morne) font également partie de l’alliance. Tout comme le mouvement "Le Lamentin la relève", représenté par son leader Fabrice Dunon.
C’est Alfred Marie-Jeanne, figure historique du MIM et chef de file du GSPM, qui a ouvert et clos ce rassemblement, en soulignant notamment la nécessité de "continuer à mener le combat pour plus de solidarité entre nous, sinon on n’ira pas bien loin." Puis de lancer à l’endroit de ses camarades "qu’il ne faut pas du tout lâcher prise."
Daniel Marie-Sainte, secrétaire national du MIM et chef de file du groupe GSPM à l’Assemblée de Martinique, a précisé le sens politique du texte signé ce jour.
La signature publique de cette charte d’engagement signifie que le Gran Sanblé est désormais inscrit dans le marbre. Huit organisations politiques ont discuté pendant deux ans et ont vu tout ce qui les rassemble. En plus des accords électoraux actés pour l’élection de la CTM en décembre 2015, nous avons souhaité avoir une charte qui est un engagement de chacun des partis qui compose le Gran Sanblé. C’est un engagement sur des objectifs, pour mener un combat pour la période à venir. Ce n’est pas une simple alliance électorale.
Daniel Marie-Sainte, interrogé par Alain Livori
Voulue par Serge Letchimy, le président du Conseil exécutif de la CTM, une "conférence territoriale ad’hoc" sur la crise sociale en cours, se déroulera ce lundi 4 novembre à l’Hôtel territorial.
Interrogé sur la pertinence de ce rendez-vous, Daniel Marie-Sainte a fait valoir les positions du Gran Sanblé.
Nous, nous étions partisans de la convocation du Congrès des élus. Le Congrès doit être convoqué par le président de l’Assemblée de Martinique. Nous avions proposé un amendement en séance plénière, mais cet amendement n’a même pas été mis aux voix. Ce sera une espèce de rassemblement informel, qui n’est pas prévu par les textes, donc je ne sais pas ce que représente cette assemblée. Nous avons décidé d’y aller mais allons réaffirmer notre position, qui est que pour toute négociation il faut au préalable consulter le Congrès.
Quant à Justin Pamphile, le maire du Lorrain, il ne fait pas mystère de ses réserves. Notamment sur la réception, par les actuelles figures de la lutte contre la vie chère, de ce qui sortira de cette conférence territoriale.
Je suis un peu dubitatif parce que quand on a signé le ''protocole d’objectifs et de moyens'' pour sortir de la crise, on a travaillé comme des forcenés et à la fin il n’y a eu aucune signature du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens, NDLR). On va encore se réunir pour faire des propositions, travailler sur des solutions que nous souhaitons durables, mais avec des personnes qui ne croient pas au travail qui est fait par les élus, par des socioprofessionnels, etc. Je dis simplement au président du Conseil exécutif qui prend une nouvelle initiative, que c’est très bien, mais que je suis attentif à voir comment ceux et celles avec lesquels nous souhaitons travailler, vont réagir face à cette nouvelle initiative.
Justin Pamphile, interrogé par Alain Livori
Une lutte contre la vie chère qui figure d’ailleurs parmi les "grands problèmes" identifiés par le Gran Sanblé Pou Matinik dans ses axes de travail.