Sandra Dessalines est une artiste plasticienne autodidacte. Sous les mains de l’artiste, les personnages prennent vie et leurs regards criants humanité transpercent l'âme du visiteur.
J’ai toujours un rapport assez particulier avec l’art. C’est entre Ie dénis et l’affirmation. J’ai eu le déclic en 2010 suite au tremblement de terre qu’il y a eu en Haïti.
Sandra Dessalines
Esclaves marrons échappés des plantations, marchands de fruits installés à même le trottoir… Chaque individu représenté clame son droit à l’existence et dans chaque visage l’artiste voit une beauté singulière qui bien souvent s’ignore.
Oui, elle est belle déjà par sa posture. Elle est belle même si elle a les yeux fermés. On peut deviner qu’elle s’assume. On n’aime pas nos nez, nos bouches, on aime pas nos cheveux. En fait, ma démarche est une sorte de réappropriation de son corps. Une sorte de réconciliation. La beauté n’est pas seulement esthétique, elle a une profondeur. Et elle demande le respect.
Exilée d'Haïti depuis 23 ans, Sandra Dessalines revient pour la toute première fois dans la Caraïbe. Un choc inattendu et profond pour cette artiste installée en France.
J’ai assisté à une scène de deux marchandes, deux Haïtiennes qui négociaient.. Et d’un coup, je me suis mise à pleurer. (…) C’est tout ce que j’ai refoulé, tout ce que j’ai mis de côté pour m’adapter en France qui est ressorti. Je me suis rendue compte il n’y a pas longtemps que tous ces personnages, c'est moi.
En terre martiniquaise plus qu’ailleurs, le travail de l’artiste promet d’interpeller le visiteur. "Voyages identitaires" est une exposition miroir à voir à Tropiques Atrium jusqu’au 31 janvier.